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Casamance – l’éducation des enfants réussie malgré tout

A teacher in a makeshift classroom in Madina Daffé, a village of Casamance, near the border with The Gambia Mamadou Alpha Diallo/IRIN
Dans certaines parties de la Casamance, région du sud du Sénégal touchée par les conflits, les familles et les enseignants sont confrontés à un certain nombre de problèmes, dont le manque de salles de classe pour les enfants en primaire, ont dit des experts et des habitants.

À Narang, près de la frontière avec la Gambie, des « centaines » d’enfants traversent la frontière pour aller à l’école, ont dit des villageois à IRIN. Des fonctionnaires du ministère de l’Éducation ont dit que leur nombre exact était inconnu.

Les écoles du côté sénégalais, lorsqu’il y en a, sont des bâtiments de fortune, construits principalement en paille, en terre ou avec de la tôle récupérée, dans lesquels les élèves s’assoient par terre et les enseignants possèdent rarement un bureau ou une chaise. 

Dans toute l’Afrique de l’Ouest rurale, beaucoup d’enfants n’ont pas de salles de classe adéquates pour de nombreuses raisons, mais en Casamance la violence sporadique est au cœur du problème, selon un fonctionnaire du ministère de l’Éducation.

« Dans de nombreux cas, les contractuels ont peur de venir sur place [près de la frontière gambienne] pour construire », a dit à IRIN Gana Sène, inspecteur d’Académie à Ziguinchor, la principale ville de la Casamance.

« Il y a plusieurs projets de construction d’écoles dans cette zone qui ne sont pas été réalisés parce que les entrepreneurs qui ont gagné ces marchés hésitent à y aller à cause du climat d’insécurité. Cette situation pénalise beaucoup de villages situés dans la zone frontalière ».

En situation de conflit depuis 27 ans, la Casamance a connu de longues périodes de calme relatif, ponctuées d’accès de violences meurtrières. Lors d’une récente série d’attaques, de prétendus rebelles ont tué un inspecteur d’Académie dans le département d’Oussouye.

Christina de Bruin, responsable du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en Casamance, a dit à IRIN : « Nous savons que la reconstruction et la rénovation [des écoles] dans ces zones frontalières sont une tâche difficile ».

Dans le but d’assurer l’éducation primaire pour tous d’ici 2015 – un des objectifs du millénaire pour le développement –, le Sénégal dispose d’un programme prévoyant l’utilisation d’installations temporaires, si nécessaire, pendant que des écoles sont construites aussi vite que possible. « C’est pourquoi de nombreuses écoles [de la région] sont toujours des abris temporaires », a expliqué M. Sène.

Pre-school children in Ziguinchor, main city in Senegal's Casamance region. September 2009
Photo: Nancy Palus/IRIN
Des enfants à l’école maternelle de Ziguinchor, en Casamance (photo d’archive). De nombreux élèves à Ziguinchor ont fui avec leurs familles leurs villages touchés par le conflit
Déplacements


Les déplacements sporadiques perturbent également la scolarité en Casamance. De récents troubles et déplacements dans les environs de Diabir et de Baraf, près de Ziguinchor, ont obligé des familles à quitter leurs maisons. « L’un des principaux défis pour les professionnels de l’éducation est de limiter les conséquences négatives des déplacements sur la scolarité », a dit Mme de Bruin, de l’UNICEF.

Pour le moment, les enfants de Diabir et de Baraf vont à l’école à Ziguinchor.
« Ces troubles n’ont pas seulement fait manquer aux enfants des heures d’enseignement, mais ils ont également entraîné des traumatismes », a-t-elle dit. « Nous devons nous rappeler la valeur de l’éducation dans la construction de la paix, de même que le soutien psychologique qu’elle apporte. L’UNICEF a formé des instituteurs pour qu’ils aident les enfants à surmonter le stress et les traumatismes et cela est essentiel pour leur développement ».

Enseignants

Des fonctionnaires du ministère de l’Éducation ont dit qu’il était difficile de garder les enseignants dans les zones instables. « Il arrive que des enseignants refusent de rejoindre leurs postes d’affectation [dans certaines zones de Casamance], en invoquant l’insécurité », a dit M. Sène.

Mais Mme de Bruin, de l’UNICEF, a dit qu’il était important de reconnaître que de nombreux Sénégalais enseignent dans la région malgré les difficultés. « Je suis extrêmement reconnaissante à ces enseignants qui vont dans ces zones, pour leur dévouement ».

Pendant ce temps, les taux d’assiduité élevés démontrent l’importance accordée à l’éducation par la communauté, ont dit des experts.

« Malgré toute l’insécurité et les déplacements, dans le département de Ziguinchor, les taux d’achèvement s’élèvent à 87 % en 2009. Ce sont parmi les plus hauts du pays. Les taux de scolarisation sont supérieurs à la moyenne nationale », a remarqué Mme de Bruin. « Heureusement pour les habitants de la Casamance, l’éducation est très importante pour cette communauté et ces résultats le prouvent ».

mad/np/cb/gd

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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