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Naissances planifiées, vies sauvées

Dada Saar, 36, from Bissau, has five children and says she'll stop at that. She is at the Simao Mendes hospital to receive a contraceptive implant Anna Jefferys/IRIN
Le recours à la contraception est en hausse en Guinée-Bissau, tant dans les zones urbaines que rurales, l’accès aux soins de santé reproductive et infantile s’étant amélioré et les messages sur la planification familiale commençant à être assimilés, selon des responsables des services de santé et des personnels des Nations Unies.

En Guinée-Bissau, 98 des 114 centres de santé proposent désormais des services de planification familiale et 10 pour cent des femmes utilisent des contraceptifs. Bien que peu élevé, ce pourcentage constitue néanmoins une amélioration, a noté Antonieta Martins, conseillère du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) auprès du ministère de la Santé.

L’UNFPA estime que donner aux femmes l’accès à des moyens de contraception modernes permettrait d’éviter 40 pour cent des décès liés à la maternité dans le monde.

Selon les Nations Unies, en Guinée-Bissau, une femme sur 13 meurt pendant la grossesse ou l’accouchement. C’est l’un des taux les plus élevés au monde.


Les services


À l’hôpital public de San Domingos, à 90 kilomètres au nord de la capitale, Bissau, le personnel de santé distribue des pilules anticonceptionnelles, des préservatifs et des implants contraceptifs, a expliqué le directeur de l’hôpital, Inghala Na Uaie.

L’UNFPA participe au financement de la distribution des contraceptifs dans l’ensemble du pays, forme le personnel de santé à la planification familiale et à la santé reproductive, et conseille le ministère de la Santé.

Les professionnels de la santé de San Domingos ont recours à diverses méthodes de communication en faveur de la planification familiale, a expliqué M. Na Uaie. Ils interviennent dans les écoles pour parler aux adolescents des risques liés au fait d’avoir des enfants trop jeunes et suggèrent différentes possibilités de contraception aux femmes qui se rendent à l’hôpital pour des problèmes liés à la grossesse ou à l’accouchement.

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Ils essayent également de faire passer le message lors de visites de santé non liées à reproduction, dans le cadre de la campagne menée par le gouvernement et l’UNFPA visant à faire intégrer l’idée de la planification des naissances.

« Les femmes se montrent très intéressées par la planification familiale ici. Nous rencontrons peu de résistance », a dit M. Na Uaie à IRIN.

Mais, avec des stocks irréguliers, l’hôpital ne peut pas garantir la fourniture de contraceptifs à toutes les personnes qui en voudraient, a-t-il ajouté.

Dada Saar, âgée de 36 ans et mère de cinq enfants, a parlé à IRIN pendant qu’elle attendait de se faire poser son prochain implant à l’hôpital Simao Mendes, à Bissau.

« Cinq [enfants], c’est suffisant », a-t-elle dit à IRIN. « Nous n’avons pas assez d’argent pour subvenir à leurs besoins. Mon mari n’a pas d’emploi stable. Même si l’un de mes enfants décédait, je n’en voudrais pas d’autre ».

À côté de Mme Saar était assise Florence de Silva, âgée de 28 ans, déjà mère d’une fille et désireuse d’avoir un autre enfant. Elle a toutefois prévu de s’arrêter à deux. « Sinon, je ne pourrai pas les éduquer. Même si je n’en ai que deux, s’ils sont instruits, ils pourront s’occuper de moi quand je serai plus vieille ».

Sécurité économique ou meilleure santé ?

En milieu urbain, l’aspect financier influence de plus en plus la décision des familles, a expliqué Alfredo Claudino Alves, directeur des services de la santé et de la reproduction du ministère de la Santé.

« En ville, les gens sont plus conscients de vouloir moins d’enfants. Ils comprennent que la vie est chère ».

Mais la réceptivité de la population face à la planification familiale est en grande partie due à la gratuité des contraceptifs et à l’amélioration de la santé reproductive et infantile. « Les gens ont plus confiance en la médecine. Ils commencent à se faire à l’idée que leurs bébés ne vont pas mourir [s’ils sont malades] », a remarqué M. Alves.

Florence de Silva, 28, from Bissau has one child and says she wants only one more as she cannot afford to educate more than two. She is unmarried
Photo: Anna Jefferys/IRIN
Selon les derniers chiffres de 2006, les femmes de Guinée-Bissau ont en moyenne 6,7 enfants
Selon M. Na Uaie, le nombre de femmes se rendant à l’hôpital de San Domingos pour accoucher est beaucoup plus important qu’il y a quelques années. Bien que les statistiques ne puissent être confirmées – une enquête nationale devrait avoir lieu en 2010 - des professionnels de la santé ont dit à IRIN que la mortalité maternelle et infanto-juvénile diminuait dans le pays.

Même s’il est apparemment en baisse, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est toujours élevé en Guinée-Bissau. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), les mères ont toujours une chance sur cinq de perdre leur enfant avant qu’il n’atteigne l’âge de cinq ans. Cela contribue au maintien des taux de naissance élevés, a expliqué Mme Martins.

Choix

Inquiets de la lenteur des efforts internationaux pour réduire la mortalité maternelle afin d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement pour 2015, des ministres de la Santé, des responsables gouvernementaux, des représentants des Nations Unies et des organisations non gouvernementales du monde entier se sont réunis à Addis Abeba le 27 octobre pour inciter les gouvernements à faire de la planification familiale une priorité.

Réduire le taux de grossesses non désirées et éviter que les femmes ne meurent en accouchant coûterait, à l’échelle mondiale, 23 milliards de dollars par an, ont-ils noté dans un communiqué.

Mais en Guinée-Bissau, où les budgets des ministères sont limités et dépendent parfois presque à 100 pour cent des bailleurs de fonds, il est difficile de définir des priorités, a remarqué M. Alves.

« Le gouvernement est favorable [à la planification familiale], mais la priorité est toujours donnée à d’autres sujets, car ce pays a bien d’autres problèmes », a expliqué Mme Martins.

aj/np/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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