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Domestiques, préservatifs et pétrole

Tsehay Tura, a domestic worker in Addis Ababa living with HIV WD/IRIN
Des femmes éthiopiennes, fuyant souvent une vie très pauvre dans des zones rurales, se retrouvent employées en tant que domestiques à des centaines de kilomètres de leur foyer – domestique, ou ‘serategnas’ en amharique, la langue nationale.

Les domestiques sont considérés par les travailleurs sanitaires comme un groupe particulièrement vulnérable à l’infection au VIH, en raison d’un manque d’éducation, d’une trop faible interaction avec la société et d’informations difficiles à vérifier sur des activités et abus sexuels. Un projet pilote, mis en place par DKT-Ethiopie, une organisation de marketing social dont le siège est basé aux Etats-Unis, et par la compagnie pétrolière française Total, vient récemment de s’achever pour tenter de répondre au problème.

Intitulé ‘Préservatifs et Pétrole’, le projet incluait la sensibilisation au VIH/SIDA et la mise en place d’un site de présentation dans la station Total à Siddist Kilo, au nord de la capitale, Addis Abeba, avec pour objectif d’atteindre les domestiques dans l’un des rares endroits où elles se rendent régulièrement en dehors du travail.

Difficile à atteindre

Leur existence cloisonnée fait que « les méthodes traditionnelles de marketing social ne les atteignent pas de manière régulière ; elles ne regardent même pas les programmes de télévision tellement elles sont occupées en cuisine », a dit Haileyesus Assefa, en charge des relations publiques à Total Ethiopie.

« Comme la plus grosse partie de leur salaire est versée en nature – sous la forme de nourriture et de logement – elles ont peu d’argent », a ajouté M. Assefa. « Un des seuls achats qu’elles font régulièrement, c’est le pétrole ».

Après une période de 60 jours qui s’est achevée en juin, les membres de DKT-Ethiopie ont mis en place une boutique pour montrer comment utiliser correctement un préservatif et distribuer des préservatifs gratuits aux domestiques et à toute personne qui se rendait à la station essence de Siddist Kilo.

Tsehay Tura, âgée de 31 ans, est l’une des bénéficiaires du projet, elle a travaillé dans de nombreuses maisons de la capitale. Séropositive et mère de deux enfants, dont l’un est aussi séropositif, Tsehay a dit qu’elle n’avait été sensibilisée au VIH qu’après avoir été infectée. Selon elle, de nombreuses domestiques sont aussi ignorantes qu’elle l’était elle-même, quand elles arrivent en ville.

Faible sensibilisation, haut risque

« Beaucoup viennent de la campagne et elles ne sont pas sensibilisées ; beaucoup sont sexuellement actives avec des gardiens et elles sont aussi souvent violées par leur patron ou les enfants de leur patron », a-t-elle dit.

« Elles vont à des cours du soir et elles peuvent avoir des aventures avec leurs camarades de classe », a ajouté M. Assefa de Total.

« Des informations non confirmées disent que de nombreuses domestiques deviennent des travailleuses du sexe »
Le sexe pour de l’argent constitue un autre piège pour ces domestiques, dans lequel elles tombent souvent si elles rencontrent des problèmes avec leur employeur. Même s’ils sont parfois préférables, les termes du contrat de travail sont cependant souvent incroyablement durs, avec des journées de travail de 18 heures, un salaire mensuel dérisoire de neuf à 15 dollars, et une journée de libre par mois.

« Des informations non confirmées disent que de nombreuses domestiques deviennent des travailleuses du sexe… c’est l’une des portes de sortie pour elles », a dit Ken Divelbess, coordinateur du projet DKT-Ethiopie. « Il y a très peu de preuves au sujet des domestiques en général ; il pourrait s’agir de cinq pour cent qui deviennent des travailleuses du sexe, il pourrait s’agir de 90 pour cent ».

« Il est essentiel de les atteindre car nous pensons que c’est le premier mois en tant que travailleuse du sexe qui est le plus dangereux, car c’est là que les gens peuvent en profiter ».

Conduit avec le soutien de la Coalition des entreprises éthiopiennes contre le VIH/SIDA, l’Institut des résultats rapides de l’Institut de la Banque Mondiale et une ONG locale, Timret Lehiwot (la Coalition pour la Vie), le projet DKT-Ethiopie/Total a touché plus de 14 000 femmes et hommes et distribué environ 35 000 préservatifs ; son succès a fait naître des discussions en vue de conduire des opérations similaires dans la ville.

wd/kr/oa/mw/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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