« Il a tout balayé. C’était comme si une bombe atomique nous était tombée dessus », a indiqué Mme Thanh, qui habite la province de Quang Nam, la plus durement touchée, sur la côte centre-sud du Vietnam.
Sa maison, faite de ciment, abritait des dizaines d’amis et de voisins quand les vents de 144 kilomètres/heure ont balayé la ville de Tam Ky, à sept kilomètres de la côte.
« La tempête est finie, mais tous les toits de tôle ont été arrachés et les rues sont jonchées d’arbres tombés », a-telle ajouté. « On dirait que la ville vient d’être bombardée ».
Selon un bilan provisoire du gouvernement le 1 Octobre, 92 personnes ont trouvé la mort et 19 autres sont portées disparues.
Près de 60 000 foyers ont été endommagés ou détruits. Certains secteurs de la vieille ville de Hoi An, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, demeurent immergés sous trois mètres d’eau.
Selon Ugo Blanco, qui participe à la coordination de la réponse à la crise du Programme des Nations Unies pour le développement, le nombre de pertes aurait pu être beaucoup plus élevé.
« Le typhon Ketsana a été l’un des pires que nous avons connus en termes d’intensité, mais pas en termes de dommages », a-t-il dit. Et c’est parce que « nous étions très, très bien préparés. Quand la tempête a frappé les Philippines, cela a déclenché les préparatifs [au Vietnam]. Deux cent mille personnes ont été évacuées. Cela a permis de sauver beaucoup, beaucoup de vies ».
Alors que le typhon Ketsana s’est affaibli pour se transformer en dépression tropicale et s’est déplacé à l’intérieur des terres vers le Cambodge et le Laos, les habitants et les responsables du centre du Vietnam combattent maintenant des inondations importantes.
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Le typhon Ketsana, le 29 septembre |
Des millions d’habitants sont sans électricité après que des sections du réseau national ont été affectées.
D’après Nguyen Ngoc Quang, directeur de la prévention et du contrôle des inondations pour la province de Quang Nam, l’élévation du niveau des eaux, l’inondation des routes et l’endommagement des ponts ont isolé des centaines de milliers de personnes.
« Nous avons mobilisé des soldats pour aider à la distribution de nouilles instantanées, de médicaments et d’autres fournitures », a indiqué M. Quang. « Nous n’allons pas laisser les gens souffrir de la faim ».
Bien que les pluies aient diminué, dans certaines régions, le niveau des cours d’eau continue de s’élever. Il pourrait même dépasser les niveaux atteints au moment de l’inondation historique de 1964, selon Nguyen Lan Chau, directrice adjointe du centre national pour les prévisions hydrométéorologiques. Les avertissements d’inondations demeurent en vigueur, a-t-elle indiqué, et il faudra évacuer beaucoup plus d’habitants si les niveaux d’eau ne commencent pas bientôt à baisser.
Une réponse rapide
Des habitants ont été déplacés à l’intérieur des terres et des immeubles fragiles ont été barricadés et renforcés à l’aide de sacs de sable. Ketsana a fait au moins 277 victimes aux Philippines, selon un bilan des autorités le 1 octobre, avant de se déplacer au-dessus de la mer de Chine méridionale.
Le Disaster Management Working Group (DMWG), qui rassemble des représentants du gouvernement, des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales, a envoyé des équipes dans les six provinces les plus durement touchées afin d’évaluer les dommages. Elles publieront leur rapport le 6 octobre, accompagné de recommandations pour une aide à long terme et des projets de reconstruction.
« Nous avons maintenant très peur », a dit Thanh, de la ville de Tam Ky. « Nous craignons qu’une autre tempête ne s’abatte sur nous avant que nous n’ayons le temps de récupérer physiquement et [émotionnellement] ».
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