« Le gouvernement et les responsables de l’éducation s’assurent que tous les manuels utilisés dans nos écoles respectent notre religion et notre culture. Par conséquent, leur déclaration ne nous concerne pas », a déclaré, le 22 septembre dernier, Ahmed Abdullahi, ministre de l’Education.
Il a estimé que la Somalie avait besoin de toute l’aide qu’elle pourrait recevoir, dans le secteur éducatif comme dans tous les autres secteurs, et « toute aide répondant aux besoins [du pays] sera la bienvenue ».
L’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a été pointée du doigt par le porte-parole d’al-Shabab, le 20 septembre dernier.
Cependant, l’UNESCO en Somalie a déclaré à IRIN, par mail : « Les quatre piliers du mandat de l’UNESCO sont l’éducation, la science, la culture et la communication. La religion fait partie de la culture. Il est donc étonnant de lire que notre organisation pourrait promouvoir des références à des ‘sujets anti-islamiques’ dans les manuels scolaires ».
L’organisation a en outre précisé que « les manuels disponibles, qui sont en nombre très limité, ne sont pas des manuels des Nations Unies, mais des manuels produit par les autorités somaliennes de l’éducation, avec l’aide de leurs partenaires nationaux et internationaux, dans le but de fournir au pays le matériel nécessaire pour maintenir un minimum de services éducatifs de base ».
![]() Photo: Hassan Mahamud Ahmed/IRIN ![]() |
Des membres d’al-Shabab (photo d’archives). Ahmed Abdullahi, ministre de l’Education, a accusé le groupe d’aller à l’encontre des intérêts du peuple somalien, et particulièrement des enfants |
M. Abdullahi a accusé al-Shabab d’aller à l’encontre des intérêts du peuple somalien, et en particulier des enfants.
« Ce dont les enfants somaliens ont le plus besoin, c’est de paix. Or c’est [al-Shabab] qui provoque les violences qui affectent nos enfants », a-t-il déclaré.
Le ministère a appelé al-Shabab à s’engager dans un dialogue pacifique, et à mettre fin aux violences.
Une source de la société civile a dit à IRIN, sous couvert d’anonymat, qu’al-Shabab essayait de se faire une place dans le secteur de l’éducation. « Ils ne sont pas beaucoup impliqués dans l’éducation, et je crois que c’est leur manière de dire : ‘à présent, il va falloir compter avec nous’ ».
D’après lui, les écoles somaliennes peinent déjà à dispenser un minimum d’enseignement et « si [al-Shabab] parvenait à ses fins, cela anéantirait le peu d’éducation que reçoivent [les] enfants ».
Après la chute du gouvernement central de Somalie en 1991, les écoles et les universités ont été détruites lors des combats entre milices qui ont déchiré la capitale. Cependant, des écoles privées ont progressivement été rétablies au cours de ces dernières années.
Une paix rare
Entre temps, Mogadiscio, la capitale somalienne, a joui d’un jour de calme exceptionnel, sans violence, le 22 septembre – un jour après la fin du Ramadan.
« Pour la première fois depuis longtemps, nous avons connu un jour très calme, sans le moindre bruit de coup de feu », a raconté Hassan Mahamud, journaliste local.
Cependant, on ressent nettement que la population somalienne craint une reprise des violences, « à un rythme beaucoup plus fréquent », a-t-il observé.
Les premières pluies Deyr sont tombées sur la ville. « Les pluies ont été les bienvenues, mais elles soulèvent également des inquiétudes quant à leurs effets sur les populations vivant en extérieur », a-t-il ajouté.
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