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Impliquer les pères peut réduire la transmission du VIH à l’enfant

A young couple and their child at an antenatal clinic Family Health International
Peu d’hommes accompagnent leur femme en consultation prénatale
Jennifer Omasa a perdu trois enfants en recourant aux services d’une matrone. Lorsqu’elle est tombée enceinte pour la quatrième fois, elle a décidé de se rendre en consultation prénatale, à Maseno, dans l’ouest du Kenya. Elle a maintenant une petite fille de huit mois appelée Zawadi – « cadeau » en swahili.

Lors de sa première visite à la clinique, elle a appris qu’elle était séropositive. « Je ne savais pas ce qu’il adviendrait de moi...J’ai même pensé à l’avortement », a dit Mme Omasa à IRIN/PlusNews.

« L’infirmière m’a demandé de venir à la prochaine visite accompagnée de mon mari parce que je lui ai dit que j’étais incapable de lui annoncer une telle nouvelle. J’ai menti [à mon mari] en disant que, selon l’infirmière, ils ne pouvaient pas révéler pas le sexe du bébé si les deux parents n’étaient pas présents ».

Son époux, Joab, l’a crue et accompagnée à la consultation, où on l’a persuadé de se soumettre à un test de dépistage du VIH qui a révélé qu’il était lui aussi séropositif. Mme Omasa a toutefois reçu des soins de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH et, jusqu’à présent, les tests de dépistage de la petite Zawadi se sont révélés négatifs.

« Je me suis fait un devoir d’emmener ma femme en consultation sur mon vélo chaque jour de visite, et je le fais encore aujourd’hui », a dit Joab. « Même si j’ai eu un choc en apprenant que j’étais séropositif, je n’ai rien à regretter : cet enfant est la preuve que le sacrifice en valait la peine ».

Peu d’hommes en consultation prénatale

Au Kenya, peu d’hommes accompagnent leur femme lors de la consultation prénatale, et Joab a raconté avoir été ridiculisé par ses pairs. Toutefois, selon Elizabeth Achola, coordinatrice du programme de PTME du Maseno Mission Hospital, les femmes qui bénéficient de ce type de soutien de la part de leur partenaire sont plus enclines à se rendre régulièrement en consultations prénatales et postnatales.

« Si on observe la tendance, ici [à Maseno], on se rend compte que les mères qui viennent accompagnées de leur mari tant pour les tests initiaux que par la suite...sont très assidues », a-t-elle indiqué.

« Quand l’homme est impliqué, les deux partenaires finissent par connaître leur statut, et les pratiques dangereuses comme l’allaitement forcé ou le sevrage précoce forcé risquent peu de se produire – ainsi, les chances de survie du bébé sont plus élevées que lorsque la femme est laissée à elle-même ».

Mme Achola a remarqué que lorsque les femmes enceintes séropositives ne révèlent pas leur statut à leur partenaire, il est difficile de s’assurer qu’elles mettront au monde et élèveront des enfants en santé.

« Quand la mère décide de ne pas révéler son statut au père, la vie du bébé est en péril », a-t-elle ajouté. « Les chances de prévenir la transmission mère-enfant sont beaucoup plus faibles parce que de nombreuses femmes décident d’accoucher avec l’aide d’une matrone ou d’un charlatan ».

L’expérience de Mme Achola à Maseno confirme les résultats d’une étude réalisée à Nairobi, la capitale kényane, qui souligne que les risques de transmission du VIH sont moins élevés lorsque le partenaire de la femme enceinte est présent lors des visites en consultation prénatale et qu’il est lui-même soumis à un test de dépistage du VIH.

L’étude a examiné les cas de 532 femmes enceintes séropositives – parmi lesquelles 140 étaient accompagnées par leur mari lors des visites prénatales. Les résultats démontrent qu’après un an, les enfants des femmes accompagnées par leur partenaire présentent un taux de survie au VIH de 59 pour cent supérieur à ceux dont les pères n’ont pas fréquenté les consultations.

« Ces découvertes indiquent que la promotion de programmes destinés à inciter les hommes à assister aux soins prénataux...pourrait contribuer à réduire le risque de transmission verticale et la mortalité infantile », a dit Adam Aluiso, le spécialiste chercheur de l’université de Nairobi qui a dirigé l’étude, lors de la 5ème conférence internationale de l’International AIDS Society (IAS) sur la pathogénèse, le traitement et la prévention du VIH, qui s’est tenue récemment au Cap, en Afrique du Sud.

Au Kenya, environ 80 pour cent des consultations prénatales offrent des soins de PTME, mais le recours aux tests et aux services de conseil est inférieur à 50 pour cent. Afin d’encourager la participation des hommes, le gouvernement étudie plusieurs possibilités, notamment celle de supprimer les frais de maternité pour les couples qui se rendent ensemble aux séances de PTME.

ko/kr/kn/he/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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