M. Goosby a commencé par rassurer les délégués, qui sont nombreux à mettre en œuvre des programmes financés par le Plan d’Urgence du président des Etats-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), en leur promettant que la lutte contre le sida resterait une composante centrale de la politique étrangère du président Obama. Cependant, il a indiqué que d’autres priorités seraient également mises en avant, comme la santé maternelle et infantile, ou encore les maladies tropicales.
Les chercheurs estiment à 1,2 million le nombre de décès évités en Afrique entre 2004 et 2007 grâce aux interventions financées par le PEPFAR, mais l’initiative a également été largement critiquée, beaucoup lui reprochant le poids de l’idéologie conservatrice dans la prise de décisions politiques.
« Les résultats de nos actions seront plus durables si, en plus de nos activités sanitaires, nous menons des activités de développement », a expliqué M. Goosby, en réponse à des inquiétudes concernant l’impact des programmes du PEPFAR, qui sont accusés d’être trop centrés sur les objectifs à court terme, au lieu d’agir sur les disparités sociales et les inégalités entre les sexes, qui favorisent l’épidémie de VIH/SIDA. Il a promis que le PEPFAR trouverait des solutions pour répondre aux inégalités entre les sexes en particulier, notamment en mettant en place des stratégies impliquant davantage les hommes.
Pendant la présidence de Georges W. Bush, les interventions négligeaient souvent les populations les plus exposées au VIH : les politiques interdisaient le financement, par l’Etat fédéral, des programmes d’échange de seringues pour les consommateurs de drogues injectables, et imposaient des restrictions concernant le financement de programmes visant les travailleurs du sexe.
Le docteur Anthony Fauci, directeur de l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieuses à l’Institut national de la santé des Etats-Unis, a annoncé aux délégués qu’un projet de loi visant à lever l’interdiction du financement des programmes d’échange de seringue était en cours d’examen au Congrès, et que les restrictions concernant l’entrée sur le territoire américain des personnes séropositives seraient très probablement supprimées dans un futur proche. « Sur le plan scientifique et politique, nous resterons sur le droit chemin », a-t-il promis.
M. Goosby a également expliqué clairement que la priorité serait donnée à la preuve scientifique plutôt qu’aux préoccupations morales, afin de redoubler d’efforts pour toucher les populations à haut risque – les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe – et de permettre ainsi à ces personnes d’accéder à la prévention et aux soins contre le VIH.
« La crise économique a poussé les Etats à s’interroger avec un regard neuf sur ce qu’ils pouvaient ou non se permettre » |
Une stratégie dominée par l’action des organisations non gouvernementales (ONG) a conduit à des résultats convaincants à court terme, mais en renforçant la capacité du gouvernement à mettre en place des programmes, on s’assure une efficacité durable. « L’objectif final est que chaque pays contrôle lui-même sa réponse à la fois sur le plan stratégique et, à long terme, sur le plan financier », a-t-il observé.
M. Goosby a également promis de « rationaliser » les onéreuses exigences du PEPFAR envers les bénéficiaires de ses financements, en termes de collecte des données et de suivi. Le coordonnateur n’a en revanche évoqué que très rapidement la question de l’impact éventuel de la crise économique actuelle sur les engagements des Etats-Unis pour la lutte mondiale contre le VIH/SIDA.
« La crise économique a poussé les Etats à s’interroger avec un regard neuf sur ce qu’ils pouvaient ou non se permettre », a-t-il expliqué. « Nous essayons d’optimiser notre capacité à garantir que toutes les personnes étant actuellement sous traitement antirétroviral le restent, et que ceux qui ne le sont pas encore aient accès à ces traitements ».
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