1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. Angola

Les militaires s’unissent pour lutter contre le VIH

Members of Guinean military undertake a training Joseph Lomangino/wikimedia
Les forces armées de 20 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre on créé un réseau régional afin de partager des informations dans le cadre de la lutte contre le VIH dans leurs rangs et leurs communautés. Cette initiative s’inscrit dans le sillage d’autres efforts mis en place par des militaires pour lutter contre la propagation du VIH.

« Nous devons harmoniser nos interventions », a dit le capitaine Sami Kambiré, du Burkina Faso, à IRIN. « Sans ce réseau, nos stratégies sont incohérentes. Nous devons apprendre les uns des autres afin de connaître les stratégies qui fonctionnent, celles qui ne fonctionnent pas et pourquoi ».

De nombreuses études sur les taux de prévalence du VIH au sein des forces armées des pays d’Afrique subsaharienne ont montré des taux plus élevés que chez les populations civiles, à l’exception notable de l’armée éthiopienne.

La conférence de trois jours qui s’est tenue pour le lancement du Réseau militaire de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la lutte contre le SIDA (REMAFOC/SIDA) et qui a pris fin le 9 juillet, a présenté les efforts des forces armées pour lutter contre le VIH dans la région, les bonnes pratiques de la lutte contre le SIDA en Afrique et un débat sur le VIH et la sécurité.

Nigeria

Selon Simeon Ekanom, coordinateur du programme de contrôle du SIDA des forces armées nigérianes, le gouvernement nigérian a reconnu le risque élevé d’infection à VIH au sein des troupes. « Nous sommes plus mobiles, et loin de nos familles. Les hommes veulent se détendre et des femmes viennent les voir au camp ».

Les militaires et les risques du VIH
 Circoncision, les soldats rwandais montrent l’exemple
 Les viols dans le delta du Niger
 Les  viols en RDC
En août 2008, le responsable d’un des comités d’Etat sur le VIH/SIDA a révélé à IRIN que tant les rebelles que les forces armées commettaient des viols dans la zone de conflit du delta du Niger.

Selon une récente étude réalisée par l’Alliance civile-militaire pour combattre le VIH/SIDA, les soldats de retour du front présentent un taux d’infection au VIH deux fois supérieur à celui de la population en générale. Le taux de prévalence moyen du VIH dans l’ensemble de la population nigériane était de 3,1 pour cent en 2008, selon ONUSIDA.

En 1999, le comité panafricain de la médecine militaire, basé au Nigeria, avait découvert que les soldats des forces armées nigérianes avaient deux fois plus de chances de contracter le VIH dans les trois premières années de service.

Mais selon le représentant des forces armées nigérianes, M. Ekanom, la situation s’est améliorée, même s’il n’existe que peu d’informations sur les taux d’infection à VIH au sein des troupes. « Les comportements changent. Nous allons dans les casernes et discutons seul à seul avec les soldats. En groupes, ils n’intègrent pas le message et pensent qu’ils ne seront jamais infectés ».

En l’an 2000, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution identifiant l’infection au VIH chez les soldats comme une menace sur la paix mondiale. En 2001, un document des Nations Unies a fait part de la préoccupation selon laquelle « les Nations Unies elles-mêmes pourraient involontairement servir d’agent de propagation du virus [VIH] autour du monde » par l’intermédiaire de ses casques bleus.

Ghana

Selon le Dr. Jane Ansah, médecin des forces armées ghanéennes, les soldats dépistés positifs au VIH ne sont pas déployés. Le Ghana compte jusqu’à 6 000 soldats répartis dans cinq missions de maintien de la paix, a indiqué Mme Ansah.

Au cours d’une présentation dans le cadre du lancement du réseau, à Dakar, Mme Ansah a expliqué que des préservatifs étaient distribués aux soldats dans les casernes, ce à quoi le ministère des Forces armées sénégalais, Becaye Diop, a répondu : « N’est-ce pas là un moyen de les encourager à la promiscuité ? »

Mme Ansah a répondu que les hommes - qu’ils soient ou non en possession de préservatifs – seraient toujours approchés par des travailleuses du sexe.

Les nouvelles recrues dépistées positives ne sont pas admises dans les forces armées, a indiqué Mme Ansah à IRIN. « Nous avons été très critiqués pour cette interdiction ». Une mesure similaire adoptée en Afrique du Sud a été annulée par les tribunaux en 2008.

Pendant l’un des événements de la conférence de lancement, des soldats sénégalais ont joué une scène de séduction insistant sur le droit des hommes au sexe parce qu’ils sont là pour « protéger les femmes et améliorer la sécurité », ce à quoi les femmes locales – les mains sur les hanches – répondaient à l’unisson : « le SIDA ne peut qu’aggraver notre insécurité ».

pt/aj

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join