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La santé des personnes déplacées inquiète

The presence of a large number of children in camps offers a valuable opportunity to vaccinate them Tariq Saeed/IRIN
Les problèmes de santé des personnes déplacées en interne dans leur pays, dans plus de 20 camps situés dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest du Pakistan (PFNO), sont aggravés par un manque de financement, un manque de femmes médecins, ainsi que des contraintes culturelles selon lesquelles il n’est pas approprié pour les médecins hommes de soigner les femmes et les filles.

Dans le camp de personnes déplacées de Jalala, les parents de Saira Bibi, âgée de 10 ans, ont refusé qu’un médecin homme examine leur fille alors qu’elle souffrait de maux d’estomac aigus. Ce problème est largement répandu et les médecins qui ont visité les camps de personnes déplacées soulignent que cela exacerbe les défis sanitaires.

« J’ai entendu des femmes geindre de douleur dans des chambres de maison d’accueil ou dans des tentes, mais elles n’autoriseront pas un médecin homme à les approcher », a déclaré Umar Usman, un médecin qui a visité les personnes déplacées dans les districts de Mardan et Swabi dans la Province de la Frontière du Nord-Ouest.

« En fait la situation est assez similaire à celle qui a suivi le tremblement de terre de 2005. Ces gens viennent de certaines de ces mêmes régions et les femmes ne peuvent pas accepter d’être soignées par des hommes », a précisé M. Usman.

Eric Laroche, sous-directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé en charge des interventions sanitaires en cas de crise, a récemment visité les camps de personnes déplacées, il a déclaré que l’absence de femmes médecins était un problème.

Faits saillants - OCHA
Les camps et les abris sont renforcés en prévision de la mousson de juillet
Il existe maintenant 45 centres humanitaires, à l’intérieur et à l’extérieur des camps.
L’approvisionnement en eau et installations sanitaires et en matériels pour les abris constitue une priorité pour les personnes déplacées dans les communautés d’accueil. En juin, plus de 20 500 tonnes de nourriture ont été distribuées aux déplacés dans les camps et communautés d’accueil.
Les autorités d’accueil estiment qu’environ 30 pour cent des déplacés de Buner sont rentrés dans leur lieu d’origine durant les trois dernières semaines.
La Provincial Rehabilitation, Reconstruction and Settlement Authority (PRRSA) a été créée le 29 juin.
Source: Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires, mise à jour du 2 juillet.
« C’est vraiment un problème parce que, comme vous le savez, avec les Pachtounes (le plus grand groupe ethnique dans la PFNO), vous devez faire attention à la question du genre, et les femmes Pachtounes ne veulent pas être soignées par des hommes, et là nous avons un problème majeur », a-t-il déclaré aux médias à Islamabad.

Ce sujet bénéficie d’une grande attention. Shafiq Sarwar, le président du groupe d’aide médicale pour les personnes déplacées de la Province de la Frontière du Nord-Ouest, a déclaré qu’ils allaient “ajouter quatre ou cinq femmes médecins” aux équipes médicales envoyées dans les camps pour soigner ces femmes.

Cependant, il semble qu’on ne les trouve pas en nombre suffisant: « J’ai entendu parler d’équipes avec des médecins femmes qui arrivaient, mais nous ne les avons pas vu. Ma mère, qui est âgée de 70 ans, a des douleurs dans le dos et sur le côté, mais…Elle refuse de voir un médecin homme”, a précisé à IRIN Shahzad Khan, âgé de 30 ans, un déplacé du Swat.

Selon les travailleurs humanitaires, la plupart des personnes déplacées sont des femmes et des enfants, cela représente donc un sérieux problème, mais ce n’est pas là le seul problème.

Pénurie de médicaments

M. Laroche de l’OMS a soulevé le risque de pénurie de médicaments qui pourraient manquer dans les camps très prochainement. Le manque de financement est un facteur clé.
L’ONU a lancé un appel de 530 millions de dollars américains à la communauté internationale afin de gérer la crise des personnes déplacées dont 37 millions de dollars pour les soins de santé de base.

« D’ici deux à trois semaines nous n’aurons plus aucun des médicaments essentiels pour soigner les gens dans les camps », a indiqué M. Laroche, ajoutant que la communauté internationale ne s’était pas encore manifesté.

M. Laroche a également souligné que la pénurie de médicaments coïncidait avec le début de la saison des pluies, propice à la propagation du cholera, du paludisme et d’autres maladies.

Islamic Relief, basé au Royaume-Uni, a signalé au début du mois que la situation sanitaire des personnes déplacées allait empirer.

Prêt de deux millions de personnes ont été déplacées durant les derniers mois après des combats entre les militants islamistes et les forces gouvernementales dans la province de la frontière du nord-ouest, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

kh/at/cb/sk

Indicateurs de santé sélectionnés pour le Pakistan, l’Afghanistan et l’Inde


Pakistan Afghanistan Inde
Lits d’hôpital pour 10.000 personnes 12 (2005) 4.0 (2003) 15 (2006)
Médecins pour 10.000  personnes 8.0(2005) 2.0 (2005) 6.0 (2004)
Personnel infirmier et sages femmes pour 10.000 personnes 5.0(2005) 5.0 (2005 13.0 (2004)
Ratio d’infirmières et de sages femmes par médecin 0.6(2005) 2.5 (2005) 2.1 (2004)
Personnel de pharmacie pour 10.000  personnes <1 (2004) <1 (2005) 5.0 (2003)
Dépense gouvernementale annuelle de santé per capita, en dollars 3.0(2005) 3.0 (2005) 7.0 (2005)
Sources: WHO and WHO-AIMS Report on Mental Health System in Uttarkhand, India

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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