Au cours de ces dernières semaines, le Président Tandja, qui avait maintenu vouloir se retirer au terme des deux mandats autorisés par la Constitution, n’a pas entériné une décision de la plus haute instance judiciaire nationale jugeant illégal tout amendement de l’article limitant le nombre de mandats présidentiels.
Le jour de la grève annoncée, les taxis étaient bondés, alors même qu’en milieu de journée, les marchés de la capitale, Niamey, enregistraient une baisse de fréquentation.
Halidou Djibo, un étudiant de l’université Abdou Moumouni, a indiqué à IRIN que le référendum était inévitable. « Le Président a pris toutes les dispositions pour la tenue [du référendum]. En témoigne la dissolution de la Cour constitutionnelle qui ne répond pas à ses appels. La nouvelle cour sera sous sa coupe et fera tout ce que le Président lui demandera ».
La plus haute instance du pays a jugé le référendum illégal à trois reprises, avant que le président Tandja dissolve la cour de facto par décret le 29 juin. Le Président a suspendu les articles stipulant le mode de nomination des membres et la durée de leurs mandats.
Djibrilla Yayé, propriétaire d’un commerce à Niamey, a déclaré à IRIN être prêt à se battre pour l’Etat de droit. « [Un président] ne peut pas gouverner pendant 10 ans [puis] vouloir changer les règles pour vouloir s’éterniser au pouvoir ».
Cependant, Moussa Ismaïla, homme d’affaires à Agadez, une ville économique de premier plan située dans le nord du pays, a écarté les critiques selon lesquelles un amendement de la constitution serait anticonstitutionnel. « Qu’est-ce qu’une démocratie ? N’est-ce pas la volonté du peuple ? Si la majorité de la population souhaite le voir rester à la tête du pays, elle votera oui. Si les citoyens ne souhaitent pas qu’il entame un nouveau mandat, ils voteront non, et le Président laissera la place à son successeur. »
Les gouvernements bailleurs de fonds ont appelé les dirigeants nigériens à respecter l’ordre constitutionnel.
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