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De plus en plus de Karen fuient vers la Thaïlande

A map highlighting Mae Sot, Umpiem and Nu Po camps for Burmese refugees in Thailand OCHA/VMU
Des milliers de villageois de l’ethnie Karen ont traversé la frontière thaïlandaise durant les dernières semaines, fuyant les attaques de l’armée birmane contre les rebelles Karen.

« Chaque jour, plus de gens arrivent, cherchant un refuge contre les combats », déclare le pasteur Robert Htway, président de l’antenne local du Conseil des réfugiés Karen, qui fournit de l’aide aux réfugiés Karen dans la région depuis plus de 30 ans.

« Ce qui est crucial maintenant c’est de leur fournir des abris plus adéquats », a dit Sally Thompson, directrice adjointe du Consortium de la frontière birmano-thaïlandaise (the Thai Burma Border Consortium, TBBC), un consortium d’organisations non-gouvernementales qui fournit de l’aide aux réfugiés birmans.

« Ils ont de la nourriture et des soins médicaux, mais les habitats de fortune dans lesquels ils vivent actuellement n’offrent pas une protection adéquate aux conditions climatiques ».

Certains des réfugiés récemment arrivés, principalement des femmes et des enfants, sont rassemblés dans un temple, en Thaïlande à quelques kilomètres de la frontière, ils sont en bonne santé mais ils manquent d’accès aux biens de première nécessité, ont dit des travailleurs humanitaires.

« Ils sont en relativement bonne condition, même si beaucoup d’entre eux ont marché pendant plus de sept jours pour fuir l’armée birmane », a indiqué Kitty McKinsey, porte-parole régionale pour le Haut commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR), depuis le temple de Noh Bu près de la ville frontalière de Mae Sot à la frontière occidentale de la Thaïlande.

« Ils ont fui aussi vite que possible, n’emportant que les vêtements qu’ils avaient sur le dos », a-t-elle souligné.

« Nous avons désespérément besoin de savon, de brosses à dent et d’ustensiles de cuisine », a dit Ma Theingyi, âgée de 33 ans. « Mais plus que tout, nous avons besoin de vêtements pour nos enfants », a ajouté cette mère de cinq enfants.

De nombreux hommes sont restés sur place afin de s’occuper des champs, ont précisé des travailleurs humanitaires.

Thousands of ethnic Karen flee to neighbouring Thailand in June 2009
Photo: Partners Relief and Development
Des milliers de Karen ont fui durant les dernières semaines
Contexte politique

L’exode de masse des villageois Karen, fuyant le Myanmar, a débuté après que la Democratic Karen Buddhist Army (DKBA) – un groupe rebelle pro-gouvernemental – et l’armée birmane ont lancé le 6 juin une offensive importante contre l’Armée de libération nationale karen (Karen National Liberation Army, KNLA), l’aile militaire de l’Union nationale karen (Karen National Union, KNU), selon DPA, l’agence de presse allemande, AP et d’autres.

Les Karen sont l’un des nombreux groupes ethniques persécutés par le gouvernement au Myanmar, selon des organisations de défense des droits humains. La KNU a été créée il y a 60 ans pour se battre pour l’autonomie et l’indépendance. Cette rébellion a contrôlé une partie importante du Myanmar, avant son indépendance de la Grande Bretagne en 1947.

Mais depuis, l’armée l’a forcée à se retirer dans l’est du pays, connu actuellement sous la dénomination Kayah ou région Karen, le long de la frontière avec la Thaïlande.

La plupart des autres groupes rebelles ont signé des accords de cessez-le-feu avec le gouvernement, mais la KNU continue sa lutte contre le gouvernement militaire du Myanmar.

Récente attaque

La dernière offensive a débuté il y a plus de deux semaines lorsque l’armée a commencé à bombarder la zone frontière et à terroriser les villageois avec l’aide de la DKBA, une faction séparatiste, détachée de la KNU au milieu des années 90.

« Ces gens ne fuient pas seulement les combats et les bombardements. Ils fuient la peur d’être obligés de travailler comme porteurs et d’être incorporés de force dans l’armée », a dit Mme McKinsey, après que le HCR a interrogé la plupart des réfugiés de ces dernières semaines.

Selon le HCR, il y a 2 000 nouveaux réfugiés Karen en Thaïlande, mais de nombreuses agences humanitaires les chiffrent à plus de 4 000 – beaucoup sont secrètement hébergés par des amis ou se cachent dans la jungle des deux côtés de la frontière.

Cinq camps

Les réfugiés sont actuellement pris en charge dans cinq sites différents, incluant le temple de Noh Bu. Les autorités thaïlandaises ont mis en place des centres de soins pour fournir des soins médicaux et des bilans de santé à tous ceux qui en auraient besoin. Plusieurs agences humanitaires fournissent de l’aide. Le TBBC (le consortium) distribue du riz, des haricots, de la pâte de poisson et du sel, pendant que le Conseil des réfugiés Karen distribue des couvertures et des vêtements.

Mais la pluie, qui tombe maintenant tous les jours, a aggravé la situation. Mis à part le besoin d’abris appropriés, la plus grande crainte concerne désormais la santé des réfugiés, même si, selon Sally Thompson du TBBC, « aucune épidémie n’a encore été signalée, seulement quelques cas de paludisme ».

La plupart des réfugiés ne veulent pas être déplacés loin de la frontière afin de pouvoir rentrer chez eux quand les combats diminueront.

« Ils disent tous qu’ils veulent rentrer aussi vite que possible », a souligné Mme McKinsey. « Mais pour faire quoi – ils disent tous que leurs récoltes et leur bétail ont été confisqués par les autorités. Ils sont vraiment traumatisés ».

Selon le HCR, il y a aujourd’hui plus de 100 000 réfugiés birmans enregistrés en Thaïlande, et la plupart sont Karen.

lj/ds/cb/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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