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Faire face à la tragédie humanitaire à Mogadiscio

Abdullahi Osman, whose family was hit by an artillery shell in Mogadishu in June 2008, holds his injured child. The child has five shrapnel fragments in the head and is being treated at Madina Hospital, Mogadishu. Yasmin Omar/IRIN Radio

Une femme est assise, un bébé dans les bras ; elle fait la queue dans un centre médical de Mogadiscio, la capitale somalienne ravagée par les violences, où les affrontements entre les soldats du gouvernement et les insurgés ont fait des centaines de milliers de déplacés.

« Il a la jambe paralysée ; c’est peut-être parce que nous n’avons rien à manger », explique la jeune maman.

Plus d’une centaine de personnes attendent sous un soleil écrasant. Certains devront rester là pendant plusieurs heures, mais ils n’ont pas le choix. Les rares hôpitaux de la ville sont bondés, et les civils qui restent doivent se donner beaucoup de mal pour trouver de l’aide.

La clinique est tenue par l’AMISOM, la Mission de l’Union africaine en Somalie.

« Au moins, on peut faire quelque chose », a déclaré Joseph Asea, directeur du centre de santé de l’AMISOM à Mogadiscio. « Nous avons 30 patients, actuellement, mais lorsque les affrontements sont particulièrement violents, on peut facilement atteindre les 70 ».

Une ambulance arrive. Un garçon est transporté dans l’établissement, le coude enveloppé d’un bandage improvisé. L’infirmière retire le bandage pour laisser apparaître une blessure par balle récente. Elle soigne la blessure au désinfectant.

Le garçon a eu de la chance de s’en sortir vivant : ces dernières semaines, plusieurs centaines de personnes sont mortes au cours des affrontements.

La clinique offre une certaine sécurité et les patients peuvent encore y être soignés. « Jusqu’ici, nous sommes en mesure de fournir aux gens des traitements et des médicaments », a déclaré M. Asea.

Rufai Mohamed Salad risks life and limb daily to provide ambulance services in war-torn Mogadishu
Photo: Hassan Mahamud Ahmed/IRIN
Un conducteur d’ambulance à Mogadiscio : les quelques hôpitaux de la capitale somalienne sont bondés et les civils doivent se donner beaucoup de mal pour trouver de l’aide

Problèmes d’accès

Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), au moins 96 000 personnes ont quitté Mogadiscio depuis que les derniers affrontements ont éclaté, le 8 mai.

La plupart séjournent dans des camps informels, à la périphérie de la ville, et n’ont guère accès à l’aide humanitaire.

« La situation est de plus en plus grave et le nombre quotidien de déplacés augmente », selon Roberta Russo, porte-parole de la branche somalienne du HCR.

Cette semaine, le nombre de personnes arrivées au Kenya en provenance de la Somalie « est passé de 100 par jour, en moyenne, à 150-200 par jour », a-t-elle expliqué.

Selon Mme Russo, l’accès reste un des principaux problèmes rencontrés par les organisations humanitaires qui tentent de porter secours aux déplacés.

Cette semaine, le HCR a dû cesser de distribuer des secours à la périphérie de Mogadiscio en raison des affrontements et de l’insécurité qui régnait, de ce fait, sur les routes.

Vivres et sécurité

L’AMISOM patrouille certaines routes pour contrôler la situation de sécurité. Les soldats de l’AMISOM assurent également la sécurité au port de Mogadiscio, où le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies envoie une aide alimentaire essentielle pour les populations.

Au poste d’amarrage principal, on décharge la cargaison du MV Jaipur. Le navire, qui avait été attaqué par des pirates somaliens, est de nouveau en service. D’ici, l’aide alimentaire sera distribuée aux quatre coins du pays. En Somalie, quelque trois millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire.

« Sans la protection de l’AMISOM, nous ne pourrions pas faire ce travail », a expliqué Abdi Yusuf, officier de police, au port.

Les soldats de maintien de la paix de l’AMISOM assurent également la sécurité du président Sheik Sharif Ahmed à la Villa Somalia, un édifice de plusieurs étages situé en plein cœur de Mogadiscio.

« Je me sens très en sécurité, ici », a expliqué le Président, tout en appelant néanmoins la communauté internationale à en faire plus pour aider son pays. « Nous avons un afflux de combattants étrangers, qui viennent soutenir les insurgés. S’ils réussissent à prendre le pouvoir, il n’est pas difficile d’imaginer ce qui pourra se passer ensuite. C’est pourquoi nous appelons la communauté internationale à en faire plus ».

Elle pourrait, en premier lieu, renforcer les rangs de l’AMISOM : sur les 8 000 soldats que les pays membres de l’Union africaine s’étaient initialement engagés à mobiliser, seuls 3 400 ont été déployés.

« Nous n’avons pas pu jusqu’ici dispenser [nos] services aux gens que nous voulions », a indiqué le major Ba-Hoku Barigye, porte-parole de l’AMISOM. « Nous sommes heureux d’apprendre que le Ghana, la Zambie et le Malawi sont sur le point de contribuer à la force ».

La décision, prise à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, de prolonger de huit mois le mandat de l’AMISOM pourrait lui donner une marge de manœuvre.

re-ah/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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