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Un vaccin contre la tuberculose à l’essai chez le nourrisson

[Mozambique] HIV+ child, Maputo-Mozambique. [Date picture taken: 04/28/2006] Albino Mahumana/PlusNews
Tratamento ARV pediátrico: problemas a cada passo
Un nouvel essai est sur le point d’être mené en Afrique du Sud pour tester l’efficacité d’un vaccin pédiatrique contre la tuberculose, administré en rappel, mais lorsque les sujets de l’essai sont trop jeunes pour consommer des aliments solides, l’expérience devient particulièrement délicate.

Près de 2 800 nourrissons participeront à cet essai d’une durée de deux ans, à l’issue duquel les chercheurs de l’Initiative sud-africaine sur les vaccins contre la tuberculose (SATVI) espèrent prouver que l’injection, en rappel, d’un nouveau vaccin contre la tuberculose permet d’améliorer l’efficacité du Bacille de Calmette et Guérin (BCG), seul vaccin à ce jour contre la tuberculose, utilisé depuis près de 90 ans.

Le BCG fait partie intégrante des programmes de vaccination nationaux dans de nombreux pays, dont l’Afrique du Sud, mais il ne protège pas contre la forme de tuberculose la plus commune, qui atteint les poumons. Un vaccin efficace contre la tuberculose pourrait permettre de sauver une partie des deux millions de personnes qui succombent chaque année à cette maladie, et dont un quart sont également atteintes du VIH.

Le vaccin a été testé chez des sujets adultes séropositifs, en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et au Sénégal, mais parce que ces essais seront les premiers à être menés sur des nourrissons, seuls des sujets séronégatifs seront sélectionnés pour y participer.

Selon Michele Tameris, directrice de l’étude, le vaccin a déjà été administré à des nourrissons en Gambie, et n’a eu aucun effet secondaire, outre une légère sensation de gêne de courte durée, ainsi qu’une irritation et un gonflement au point d’injection, généralement liés à l’administration des vaccins chez l’enfant.

Attention, bébé à bord

Selon le docteur Glenda Grey, co-directrice du service de recherche sur le VIH périnatal de l’université de Witwatersrand, qui a participé au premier essai clinique d’un vaccin contre le VIH réalisé sur l’homme en Afrique du Sud, en 2003, les organes de surveillance exigent davantage de preuves lorsque les sujets des études sont des enfants ou des nourrissons.

« Les comités d’éthique doivent également s’assurer que les nourrissons ne deviennent pas plus vulnérables encore qu’ils ne le sont déjà pour avoir participé à l’essai ; il faut minimiser les préjudices causés par l’essai et maximiser les avantages tirés », a-t-elle expliqué.

''Il faut aussi s’assurer que les parents ou les tuteurs comprennent [] les risques et les avantages [de l’essai, et le fait] que leur enfant contribue à faire avancer la science ''
« L’enfant tire-t-il parti de sa participation à l’étude ? C’est souvent le cas. Ce qui est bien, [c’est que] s’il est malade, ses maladies sont diagnostiquées beaucoup plus tôt et [il est] soigné, alors que [les autres enfants] ne sont pas toujours en mesure d’être emmenés dans une clinique, et leurs maladies peuvent être mal diagnostiquées ou mal soignées », a expliqué le docteur Grey.

Le consentement est toujours crucial. « Il faut aussi s’assurer que les parents ou les tuteurs comprennent la procédure de consentement éclairé, les risques et les avantages, qu’un vaccin peut fonctionner ou non, et que leur enfant contribue à faire avancer la science ».

L’éthique en pratique

Worcester, dans la région viticole de la province du Cap Occidental, fait partie des trois villes participant à l’essai de la SATVI. La co-infection VIH-tuberculose est la principale cause de décès précoce dans la province, depuis 2007.

Selon Mme Tameris, les échantillons sanguins prélevés dans le cadre de cette étude seront bien moins importants, et les prélèvements sanguins seront moins fréquents ; en effet, si l’on prélève chez le nourrisson la même quantité de sang que chez l’adulte, celui-ci risquera de souffrir d’anémie ou de contracter d’autres maladies.

« Vous devez définir l’échantillon minimum dont vous avez besoin, au microlitre près. Les bébés sont adorables et très mignons, mais ce n’est pas toujours facile quand ils sont stressés et qu’ils n’aiment pas qu’on les tienne fermement pour leur prélever du sang », a-t-elle expliqué.

Un mal pour un bien

Selon les estimations du ministère de la Santé, près de 90 pour cent des enfants de moins d’un an ont été vaccinés en 2008. « Nous avons des taux de vaccination très élevés en Afrique du Sud ; la vaccination des enfants est passée dans notre culture, et en ce sens, pour beaucoup de gens, les essais de vaccins sont plus faciles et plus compréhensibles que les essais de médicaments », a noté le docteur Grey.

D’aucuns s’inquiètent malgré tout à l’idée que les 150 rands (19 dollars) versés aux participants, en vertu de la loi, à chaque déplacement à la clinique, puissent les motiver à prendre part à l’étude ; pourtant, selon Linda Sibeko, membre du conseil consultatif communautaire provisoire de l’étude, qui vit à Worcester, les parents pensent avant tout que cette expérience leur permettra d’en savoir plus sur la tuberculose. « Les gens s’en réjouissent. Nous leur avons expliqué ... et maintenant, tout le monde veut y participer ».

llg/kn/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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