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Un meurtre met en exergue la nécessité d'une législation protectrice

A woman in Gulu district, northern Uganda, who was chased away from her matrimonial home by her husbdand and his relatives when she tested poistive for HIV in April 2009 Charles Akena/IRIN
Dans la nuit du 13 mai, à Gulu, une région du nord de l’Ouganda, Christine Atuk a été réveillée par des cris perçants qui provenaient de la case voisine, où dormait sa fille. « J’ai jeté un coup d’œil par la fenêtre et j’ai vu une énorme boule de feu, qui consumait sa case », se souvient-elle.

« Je suis sortie de ma case et j’ai vu un des assaillants massacrer ma fille à coups de machette ; ils étaient quatre. J’ai supplié les assaillants mais ils s’en sont pris à moi, m’ont frappée avec une matraque, en disant que ma fille avait transmis le VIH à l’un de leurs fils ». Sa fille Vickie Adoch a été tuée.

En Ouganda, il n’est pas rare que les personnes atteintes du VIH soient agressées, et nombre d’entre elles déclarent être victimes d’une discrimination humiliante au sein de leurs communautés.

« Le meurtre de cette femme nous a paniqués », a expliqué George Odong Opeluk, président du Forum des personnes atteintes du VIH/SIDA, un groupe de soutien local. « Les gens vous montrent encore du doigt quand ils apprennent que vous êtes séropositifs ; certains d’entre nous ne peuvent pas fréquenter librement les personnes qu’ils veulent, car nous craignons que n’importe quoi puisse se passer ».

Une habitante du village de Patiko, également situé dans la région de Gulu, a rapporté à IRIN/PlusNews que lorsqu’elle avait informé son mari de sa séropositivité, celui-ci l’avait agressée et mise à la porte de chez eux.

«Le meurtre de cette femme nous a paniqués»
« Mon mari m’a chassée ; ses parents proches m’ont menacée, en disant que j’avais infecté leur fils », a-t-elle raconté, sous couvert de l’anonymat. Aujourd’hui, elle a quitté Patiko et vit dans la ville de Gulu, où elle se sent plus en sécurité.

Selon le docteur George Openythoo, coordinateur régional de la lutte contre le VIH/SIDA, la stigmatisation et la discrimination fortes dont sont victimes les personnes atteintes du VIH/SIDA menacent la réussite des programmes de lutte contre le VIH dans la région : non seulement les habitants sont peu enclins à se faire dépister, mais « [ils] ne sont pas ?non plus? disposés à prodiguer des soins et à apporter un soutien aux personnes atteintes du VIH/SIDA ».

Le Parlement ougandais débat actuellement de l’adoption d’un projet de loi sur la prévention et le contrôle du VIH et du sida, qui protègerait les personnes séropositives de la discrimination en interdisant aux employeurs d’imposer à leurs employés des tests de dépistage du VIH obligatoires, et en interdisant aux établissements d’enseignement d’exercer une discrimination fondée sur le statut VIH.

Le projet de loi stipule également que « personne ne sera tenu de se soumettre à un test de dépistage du VIH ou de divulguer son statut pour pouvoir bénéficier de services de crédit ou de prêt, ou d’une assurance médical, d’une assurance accident ou d’une assurance vie ».

Toutefois, de nombreux activistes de la lutte contre le sida ont condamné certaines sections du projet de loi qui prévoient, entre autres, d’imposer la peine de mort pour transmission délibérée du VIH, de contraindre les personnes séropositives de révéler leur statut à leurs partenaires sexuels, et d’autoriser les praticiens médicaux à informer les partenaires.

Selon M. Opeluk, les individus coupables de crimes contre des personnes séropositives devraient être arrêtés pour décourager d’autres membres de la communauté de harceler les personnes séropositives ou de leur infliger de nouvelles violences. « La police devrait se joindre à nous dans la lutte, afin que nous soyons protégés ».

Selon Johnson Kilama, porte-parole de la police régionale, les forces de police prennent ces agressions très au sérieux. Si un certain nombre de personnes séropositives ont été victimes d’agressions, a-t-il ajouté, peu de cas ont été portés à l’attention des autorités. « Nous enquêtons toujours sur l’affaire Vickie Adoch », a-t-il expliqué. « Nous arrêterons les personnes impliquées ».

ca/kr/ks/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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