Dans un communiqué publié mardi, Barack Obama a souligné son soutien continu au Plan d’aide d’urgence du président américain à la lutte contre le sida (PEPFAR), créé par son prédécesseur, George Bush ; il a également dévoilé les grandes lignes de son projet en faveur d’une approche plus générale en matière de santé mondiale, qui couvrirait l’octroi de financements dans les domaines de la santé des mères et des enfants, de la planification familiale et des maladies tropicales négligées.
« Nous ne parviendrons pas à empêcher le sida, le paludisme et la tuberculose de tuer si nous ne faisons pas plus d’efforts pour améliorer les systèmes de santé dans le monde, si nous ne nous attachons pas à protéger la santé des mères et des enfants, et si nous ne nous assurons pas que les financements de ces programmes sont motivés par les bonnes pratiques », a-t-il déclaré.
En juillet 2008, avant la crise économique, le Congrès avait approuvé l’augmentation des financements en faveur de la lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, qui avaient été portés à 48 milliards de dollars sur cinq ans. Dans le cadre du projet proposé par Barack Obama, 51 milliards de dollars seront consacrés à ces trois maladies sur six ans, au lieu de cinq.
Le PEPFAR recevra tout de même 70 pour cent de l’ensemble des financements en faveur de la santé, en commençant par 7,4 milliards de dollars en 2010, soit un peu plus que les sept milliards alloués en 2009.
Les critiques de la proposition ont accusé Barack Obama de n’avoir pas tenu son engagement, pris au cours de la campagne électorale, en faveur d’une « augmentation considérable » des financements pour la lutte contre le VIH/SIDA, alloués non seulement au PEPFAR mais aussi au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
« ...Nous ne parviendrons pas à empêcher le sida, le paludisme et la tuberculose de tuer si nous ne faisons pas plus d’efforts pour améliorer les systèmes de santé dans le monde... » |
« En gros, le budget 2010 de Barack Obama réduit à néant l’aide à la santé mondiale », a déclaré, dans un communiqué, le docteur Paul Zeitz, directeur exécutif de la Global AIDS Alliance, sise à Washington.
Serra Sippel, directrice exécutive du Centre for Health and Gender Equity, était également déçue que les financements n’aient pas été augmentés, mais elle s’est réjouie de l’approche exhaustive adoptée, qui permettra d’assurer une « utilisation plus efficace de l’aide accordée par les Etats-Unis ».
« Je pense que c’est important que les Etats-Unis commencent à s’intéresser à des questions de santé liées et connexes », a-t-elle déclaré à IRIN/PlusNews. « L’essentiel, c’est de voir où va l’argent et si ces programmes sont efficaces sur le terrain ».
Selon une enquête de la Kaiser Family Foundation, publiée jeudi, 71 pour cent des Américains ne pensent pas que leur pays a les moyens de consacrer des financements plus importants à la santé mondiale à une période où les Etats-Unis traversent une récession grave, et le sentiment d’urgence suscité par l’épidémie mondiale de VIH/SIDA s’est apaisé.
Seuls 26 pour cent des sondés se sont déclarés favorables à l’augmentation des financements publics en faveur de la santé dans les pays en voie de développement, et 39 pour cent pensent que le niveau de financement devrait simplement être maintenu.
La crise économique mondiale s’est déjà répercutée sur les budgets de santé d’un certain nombre de pays en voie de développement durement touchés par l’épidémie de VIH/SIDA. Selon un rapport publié par la Banque mondiale la semaine dernière, ces pays auront besoin d’une aide plus importante, et non l’inverse, de la part des donneurs, pour éviter de réduire leurs programmes de prévention et de traitement.
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