Le gouvernement se dit inquiet face au nombre insuffisant de personnes recevant un traitement pour prévenir une infection au VIH.
A la clinique Duport Road, spécialisée dans la violence sexuelle et la violence à l’encontre des femmes, située dans la capitale Monrovia, le directeur Joan Dalton a déclaré que la situation était « toujours un cauchemar ». La clinique a traité cinq victimes de viol au mois de janvier.
Le gouvernement s’est notamment fixé comme priorité d’accroître l’accès à la prophylaxie post-exposition (PEP, en anglais) chez les personnes victimes de violences sexuelles ou de viol, afin de lutter contre d’éventuelles contaminations au VIH, a expliqué David Logan, coordonnateur des subventions du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Il ajouté ignorer le nombre de personnes ayant débuté un traitement PEP. M. Logan a souligné que le viol continuait d’être « un important défi d’après-guerre ». Le Liberia est sorti en 2003 de 14 années de guerre civile.
Une vingtaine de centres sanitaires publics, dans l’ensemble du pays, offrent gratuitement des soins, dont des traitements PEP, aux victimes de violences sexuelles, selon le ministère de la Femme et du développement.
M. Logan a indiqué qu’une partie des 78 millions de dollars américains de subvention récemment accordés par le Fonds mondial servira à financer les programmes de conseil et des formations sur la violence sexuelle destinés aux professionnels de la santé.
Une infirmière de l’hôpital John F. Kennedy de Monrovia a dit que l’établissement avait enregistré une augmentation du nombre de victimes de viol à la recherche de soins, au cours des dernières années. « La plupart des filles séropositives avec lesquelles je travaille m’ont dit avoir été infectées suite à un viol », a dit Kumbah Vincent.
Une victime de viol, qui s’est présentée sous le nom de Martha Flomo, a dit ne pas avoir reçu de soins après avoir été violée en 2003.
« Les combats touchaient à leur fin à Monrovia. J’ai été contrainte à coucher avec un des généraux. Je suis sûre que c’est lui qui m’a contaminée. Mais la prévention anti-VIH ? Non, je n’y ai pas songé », a-t-elle dit.
Lorsque sa communauté a appris que Mme Flomo était séropositive, cette dernière a ressenti le besoin de partir. « Je n’avais pas le choix, je devais quitter la communauté et aller où les gens ignoraient mon statut ».
Un rapport publié par le gouvernement en 2008 a identifié la stigmatisation comme étant le « principal obstacle » empêchant les victimes de se tourner vers la PEP et les services destinés aux victimes de la violence sexuelle et de la violence contre les femmes.
Mme Flomo a précisé à IRIN que ses seules amies étaient d’autres victimes de violences.
« Nous nous rencontrons et parlons de la manière dont nous pouvons contribuer à la société. Nous sommes convaincues que nous avons un rôle à jouer afin d’aider le Liberia à se reconstruire, mais seulement si nous sommes acceptées et autorisées », a-t-elle dit.
Au cours des dernières années, une commission gouvernementale a été créée afin de lutter contre la violence sexuelle et un tribunal devrait bientôt voir le jour et se consacrer à juger de tels crimes. Cette commission et cette cour ont encouragé les survivants à aller de l’avant, d’après Deweh Gray, présidente de l’Association des avocates du Liberia.
« Certes, il y a en qui portent plainte, mais certaines patientes admises dans les cliniques et les hôpitaux refuser d’engager des actions en justice. Elles préfèrent garder le silence ».
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