Au cours du second semestre 2008, 5 000 cas de tuberculose ont été recensés au Liberia, contre 3 000 au cours de toute l’année 2007, selon le National office on tuberculosis and leprosy, le bureau national chargé de la tuberculose et de la lèpre.
Ernest Choplopy, assistant chargé du suivi au bureau national, a expliqué que le personnel continuait à récolter les statistiques et que les données définitives pour 2008 pourraient être encore plus élevées.
« Ces dernières données [nous montrent] qu’il existe un gros problème dans notre société », a dit à IRIN/PlusNews Dedeh Barr Kessely, assistante chargée des programmes du bureau. « La tuberculose est un fardeau important… parce que lorsque quelqu’un contracte la maladie, cela créé un vide non seulement au sein des familles, mais aussi pour notre force de travail et notre économie ».
La tuberculose est une maladie infectieuse qui peut être traitée, mais qui risque d’être mortelle si elle ne l’est pas ou si elle est mal soignée. C'est l'une des infections opportunistes les plus courantes chez les personnes vivant avec le VIH.
Chaque année, neuf millions de personnes dans le monde contractent la maladie, selon le Centre américain pour la prévention du VIH/SIDA, des hépatites virales, des infections sexuellement transmissibles et de la tuberculose.
Les raisons de la propagation
Mme Kessely a imputé cette augmentation du nombre de cas au manque de compréhension du mode de transmission de la tuberculose, à l’hygiène précaire et aux conditions de vie dans des lieux surpeuplés, combinés avec une alimentation trop pauvre et des infrastructures sanitaires détruites par 14 années de guerre civile.
La tuberculose est une maladie hautement contagieuse, qui se transmet par voie aérienne lorsqu’une personne infectée tousse, parle, éternue ou crache.
La tuberculose prolifère dans les environnements denses et insalubres. En novembre 2008, la maladie s’est répandue parmi les détenus de la prison centrale de Monrovia, la capitale, selon l’organisation Centre for the protection of human rights (Centre de protection des droits humains).
Intervention du gouvernement
Le gouvernement mène un programme national de lutte contre la tuberculose pour prévenir les nouvelles infections et élargir l’accès aux traitements.
Soutenu par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le gouvernement gère 98 centres de traitement dans le pays, où les patients reçoivent gratuitement des consultations et des médicaments. Mais cela ne permet pas de couvrir toutes les zones rurales du Liberia.
Fatorma Bolley, de l’Organisation mondiale de la santé au Liberia, a affirmé qu’il y avait assez de médicaments pour couvrir les besoins des patients existants jusqu’en 2010, « donc tous les malades qui ont accès à un centre [de traitement] reçoivent les médicaments dont ils ont besoin ».
Mais tous les malades de la tuberculose n’ont pas un tel accès, et c’est ce qui constitue le problème, ont noté des travailleurs de la santé.
Les patients tuberculeux des zones rurales n’ont pour la plupart pas accès aux soins, a dit Mme Kesselly, du Bureau national de la tuberculose et de la lèpre. Le gouvernement est en train de construire 14 centres supplémentaires à travers le pays, mais même cela ne sera pas suffisant, a-t-elle dit.
Le programme de lutte contre la tuberculose manque de moyens de transport et même d’équipements de base pour contrôler les taux d’infection, a-t-elle ajouté.
Il n’y a pas non plus assez de personnels pour faire marcher les centres, a dit Mme Kesselly. « Même si nous avions les médicaments appropriés dans l’ensemble du pays, nous devons [former] davantage de personnels qualifiés pour combattre l’infection ».
Les Libériens doivent aussi être mieux sensibilisés sur la façon dont l’infection se transmet et comment elle se détecte. Ils doivent également se faire soigner plus rapidement.
« Nous devons chercher activement des stratégies de prévention, et trouver d’autres sources de financement, au-delà du Fonds mondial », a dit Mme Kesselly.
« Pour atteindre l’Objectif du millénaire pour le développement [stopper et inverser la tendance du paludisme et d’autres maladies majeures d’ici 2015], nous devons travailler plus dur, former plus de personnels et créer des services de diagnostic supplémentaires », a-t-elle dit.
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