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Doublons et lacunes dans la distribution des secours

Mohammed Omar sitting on the ruins of his destroyed house. Mohammed al-Jabri/IRIN
Le manque de coordination entre les organisations humanitaires a donné lieu à des erreurs dans la distribution du matériel de secours, dans les gouvernorats de l’Hadramaout et d’Al Maharah  dans le sud, touchés par les crues, selon les travailleurs humanitaires.

Les crues d’octobre ont fait au moins 90 morts, et 20 000 à 25 000 sans-abri. « Ce [manque de coordination] a entraîné des doublons dans la distribution du matériel de secours. On s’est intéressé à un aspect en particulier - l’aide d’urgence - alors que d’autres aspects, notamment la situation environnementale, ont été ignorés », a expliqué à IRIN Mohsen al-Duwailah, directeur de la Charitable Society for Social Welfare (CSSW) à Seyoun.

Les doublons, a-t-il indiqué, concernent essentiellement des produits alimentaires, comme le riz, le sucre, la farine de blé, l’huile.

Selon les spécialistes, en ignorant la situation environnementale, on risque de se trouver confronté à des problèmes sanitaires, et notamment au paludisme et à la diarrhée. « La situation environnementale n’est pas bonne. Les mares d’eaux stagnantes sont une zone de reproduction pour les moustiques », a-t-il expliqué.

La CSSW de Seyoun est chargée de distribuer le matériel de secours aux populations de la vallée de l’Hadramaout, où se situent notamment les régions de Seyoun, Sah, Tarim et al-Qatn. M. Al-Duwailah a indiqué qu’un nouveau conseil serait formé par le ministère des Affaires sociales pour organiser la distribution de l’aide d’urgence.

L’intervention d’OCHA

Lorsque l’équipe du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est arrivée dans le pays, quelques jours après les crues, elle a créé un organe de coordination à Seyoun, permettant à chacun de communiquer les informations dont il disposait, selon Carolina De Borbon Parma des services d’urgence d’OCHA.

Mme De Borbon Parma a également indiqué à IRIN que les réunions avec les organisations non-gouvernementales (ONG) locales se déroulaient en arabe pour assurer que chacun puisse participer et échanger des informations.

« C’est comme ça qu’on s’assure de ne plus voir aucun doublon, ni aucune lacune [à l’avenir]. Il y a eu parfois des doublons et des lacunes, mais c’est normal dans les deux premières semaines d’une urgence. Les gens se précipitent pour aider, et puis les choses commencent à ralentir un peu et on peut mener des évaluations plus approfondies », a-t-elle noté.

« C’est une situation d’urgence et le mieux, en situation d’urgence, c’est la coordination », a déclaré Khalid Almulad, représentant du Secours islamique au Yémen. « Chacun devrait jouer son rôle. Il y a un rôle pour les gouvernements, les bailleurs, les agences des Nations Unies, les ONG nationales, les ONG internationales, et les communautés aussi. Si tout le monde se joint au mouvement, le mécanisme sera plus efficace et vous vous serez assuré que les lacunes sont identifiées et traitées ».

Plusieurs semaines après les crues, pourtant, certains rescapés ont déclaré n’avoir reçu aucune aide. Hani Omar, pêcheur à Mukalla, a rapporté que les crues avaient détruit son bateau et causé des dégâts à son domicile.

« Depuis, je ne peux plus travailler et je n’ai aucune autre source de revenus pour subvenir aux besoins de mes huit enfants », a-t-il expliqué.

Several bridges and highways were destroyed by the floods that hit Hadramaut in October.
Photo: Muhammad al-Jabri/IRIN
Plusieurs ponts et routes ont été détruits par les inondations qui ont frappé Hadramaut en octobre
M.  Omar a déclaré n’avoir reçu aucune aide, sous quelque forme que ce soit, ni de la part des ONG, ni de la part des autorités publiques.

« Les crues ont fissuré ma maison ; elles ont détruit les ventilateurs de plafond et le système d’évacuation des eaux usées. Quand j’ai demandé à recevoir des secours, le conseil municipal m’a répondu qu’il y avait des rescapés qui avaient plus besoin d’aide que moi », a-t-il rapporté.

Contributions régionales

Selon les acteurs humanitaires qui suivent l’évolution des crues yéménites, les pays arabes ont été les premiers à réagir, en envoyant d’importantes quantités de matériel de secours.

L’Arabie saoudite a donné 100 millions de dollars pour aider les victimes, ainsi que des produits alimentaires et du matériel médical, selon une source du ministère de l’Information du royaume.

Le Croissant-Rouge des Emirats arabes unis (EAU) a envoyé un avion chargé de 40 tonnes de produits alimentaires et non-alimentaires, et ouvert un centre de secours à Tarim, pour dispenser des services médicaux aux populations. L’organisme supervisera également une initiative visant à construire 1 000 logements pour les rescapés que les crues ont privés de leur toit, a indiqué à IRIN Ahmed Yousef al-Suwaidi, secrétaire général du Croissant-Rouge des EAU.

La Société du Croissant-Rouge koweïtien (SCRK) a pour sa part envoyé un avion chargé de 10 tonnes de médicaments, ainsi que 27 camions transportant 540 tonnes de produits alimentaires, de tentes, de couvertures et de latrines mobiles, selon Yousef Al Me’raj, directeur du service de gestion des catastrophes de la SCRK.

« Un convoi de sept camions chargés de 140 tonnes de latrines mobiles [a dû] envoyé sur place le 22 novembre », a-t-il ajouté.

« L’urgence immédiate est désormais passée », a indiqué Khaled Almulad, du Secours islamique. « La plupart des dégâts ont touché les infrastructures, notamment les poteaux électriques, les routes et les ponts […] Il nous faudra beaucoup de temps pour faire en sorte que tout revienne à la normale. Ca n’arrivera pas au cours des six prochains mois ».

« Si vous regardez la terre, là-bas, elle est passée du vert au marron […] Tout ce qui peut permettre aux populations [touchées] de survivre par elles-mêmes va être décisif. Il est donc crucial de [relancer] les secteurs agricole et apicole », a indiqué Mme De Borbon Parma, d’OCHA.

dvh/maj/ar/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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