Alors que le doute subsiste sur la tenue, la semaine prochaine, d’élections potentiellement violentes au Pakistan, une série de menaces d’attentat contre des écoles de Lahore, capitale de la province du Pendjab, a provoqué une nouvelle vague de panique au sein de la société.
En l’espace de trois jours, au moins huit écoles de la ville ont reçu des menaces d’attentat à la bombe, qui ont contraint les autorités à faire évacuer les établissements.
« La vue de tous ces enfants sortant de l’école, puis se tenant debout, l’air dérouté, de l’autre côté de la rue, m’a vraiment attristée. Je suis contente que mes enfants soient adultes et, bien sûr, qu’ils vivent actuellement en dehors du Pakistan », a déclaré Sadiqa Abbas, une mère au foyer de 50 ans qui se trouvait près d’une école de la ville de Johar, dans la banlieue de Lahore, lorsque l’établissement a été fermé, le 13 février, à la suite d’une alerte à la bombe.
Le sentiment de peur et de panique chez les parents est encore plus fort, et les menaces contre les écoles semblent avoir provoqué un sentiment d’insécurité et de malaise au sein de la société.
Dans toutes les écoles, le taux de fréquentation a nettement chuté, certains établissements ayant décidé de fermer jusqu’à la fin des élections du 18 février, espérant que les tensions se seront probablement dissipées.
Appels téléphoniques
Dans chaque cas, les écoles ciblées ont reçu un appel téléphonique les informant de la présence d’une bombe dans leur établissement.
Photo: David Swanson/IRIN |
A ce jour, au moins de huit écoles de Lahore ont été menacées |
Si les directeurs d’école et la police ont affirmé qu’aucune bombe n’avait été trouvée, des rumeurs de « dissimulation » continuent de circuler et les parents d’élèves refusent de prendre le moindre risque.
Les gardes équipés de détecteurs de métaux postés à l’entrée des écoles, les exercices d’évacuation « d’urgence » effectués dans certaines institutions et les nouvelles mesures interdisant la présence de vendeurs ou d’autres personnes près des portails des établissements scolaires évoquent le souvenir d’une époque précaire au Pakistan.
Une campagne de terreur pour reporter les élections ?
D’aucuns soupçonnent que cette campagne est orchestrée pour créer une situation qui entraînerait le report des élections ou pour dissuader la population d’aller voter le jour des élections.
Dans la presse, les analystes pensent qu’un faible taux de participation ne ferait pas l’affaire des partis opposés à la Ligue musulmane du Pakistan Quaid-e-Azam (Pakistan Muslim League- Quaid-e-Azam), l’ancien parti au pouvoir, qui serait impliqué dans de nombreuses fraudes préélectorales.
Les dirigeants du parti, y compris Pervaiz Ellahi, ancien Premier ministre de la province du Pendjab, ont catégoriquement rejeté ces accusations.
Commentant les menaces d’attentat à la bombe dans les écoles, le commissaire de police Moujahid Souhail Chaudhry a indiqué que « de lourdes sanctions seraient prises à l’encontre des auteurs » et que la police avait été placée en « état d’alerte élevé ». Toutefois, ces assurances n’ont guère su apaiser l’anxiété des parents d’élèves.
Le fait que des écoles privées très connues de la ville aient été prises pour cible a poussé la presse à en faire la Une de ses journaux, ce qui a contribué à accentuer au maximum les tensions à la veille des élections.
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