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Les moines sri lankais solidaires avec les manifestants du Myanmar

Il n’est guère habituel de voir un groupe de moines psalmodier les écritures sacrées du Bouddhisme près du complexe des Nations Unies à Colombo, la capitale du Sri Lanka ; pourtant, 100 moines venus du Myanmar, du Sri Lanka, du Cambodge, de Thaïlande et du Bangladesh s’étaient bel et bien rassemblés près de l’édifice pour soutenir les manifestations pro-démocratiques au Myanmar.

La manifestation était menée par Madoluwave Sobitha Thero et Belanwila Wimalarathne Thero, deux des plus éminents moines sri-lankais. Le groupe a présenté une pétition à Neil Buhne, le Coordinateur résident et coordinateur humanitaire des Nations Unies au Sri Lanka, en vue de solliciter une intervention plus ferme des Nations Unies au Myanmar et d’appeler à la fin des violences perpétrées par la junte à l’encontre des manifestants.

Les manifestants se sont ensuite rendus aux ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Chine, de l’Inde et de la France pour remettre des copies de leur pétition.

« Le Myanmar est un pays bouddhiste, nous partageons le même héritage », a déclaré M. Sobitha Thero. « Ce que nous demandons, c’est que le gouvernement du Myanmar cesse de harceler les moines bouddhistes, qui occupent une place particulière au sein de nos deux sociétés, et respecte la volonté au peuple ».

Les bouddhistes, une force au Sri Lanka

Les moines jouent un rôle prépondérant dans la vie politique sri lankaise. Aucun gouvernement ne peut être élu ni ne peut survivre sans le soutien du clergé bouddhiste, et les politiciens recherchent systématiquement l’approbation des moines lorsque qu’ils s’efforcent de faire adopter de nouvelles politiques ; il est arrivé qu’ils les mettent en sommeil en cas d’opposition. Récemment, leur influence s’est renforcée. Huit moines bouddhistes du parti politique Jathika Hela Urumaya (JHU) sont membres de l’Assemblée et un membre laïc du JHU occupe les fonctions de ministre au sein du gouvernement.


Photo: Amantha Perera/IRIN
Moines bouddhistes manifestant le 1er octobre devant le bâtiment des Nations Unies en solidarité avec les manifestants au Myanmar

Le JHU ne s’est pas ouvertement exprimé à l’encontre de la répression au Myanmar. Néanmoins, Ellawala Medananda Thero, le leader de son groupe parlementaire, a déclaré qu’il n’approuvait pas non plus que des moines soient sauvagement agressés.

« Un moine ne devrait pas être battu, agressé et abattu en pleine rue lorsqu’il organise une manifestation pacifique », a déclaré M. Medananda Thero lors d’une conférence de presse, à Colombo le 2 octobre.

Au sein du gouvernement sri lankais, seul Rohitha Bogollagama, le ministre des Affaires étrangères, a réagi à la crise du Myanmar. « Le Sri Lanka souhaite ardemment que le Myanmar résolve tous les problèmes actuels par le biais d’un processus pacifique de réconciliation nationale et d’accommodation politique », a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York.

Manifestations internationales

Des manifestations bouddhistes semblables se sont tenues en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines, au Japon et en Israël.

« Cela permet de faire comprendre à la junte que les Bouddhistes du monde entier nous soutiennent, particulièrement dans certains pays comme le Sri Lanka », s’est félicité Ykk Asma Thero, un moine bouddhiste du Myanmar, qui participait aux manifestations de Colombo. « Nous espérons et nous prions pour que la junte change, mais nous poursuivrons nos campagnes si elle ne le fait pas ».

Pour les moines sri lankais, les manifestations locales sont également le signe qu’au moins une partie du clergé s’efforce activement de faire respecter les droits fondamentaux. « Les droits humains sont universels, c’est la même chose ici et au Myanmar », a observé Badegama Samitha Thero, un moine sri lankais qui a occupé le poste de député élu à l’Assemblée. « En tant que moines, nous sommes investis d’une plus grande responsabilité lorsque ceux-ci sont remis en cause ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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