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« J’ai trouvé le corps de ma fille baignant dans son sang »

Le 12 juin, deux hommes armés à motocyclette ont ouvert le feu sur un groupe d’écolières qui sortaient de classe dans la province afghane de Lôgar, tuant deux d’entre elles et en blessant plusieurs autres. Shoukreyya, âgée de 13 ans, est l’une des victimes.

Cette attaque, dans laquelle une passante a également péri, n’a pas été revendiquée officiellement, mais les soupçons se portent sur les insurgés Talibans qui ont à plusieurs reprises exprimé leur opposition à l’éducation des filles et l’avaient interdite durant leurs cinq années au pouvoir, jusqu’en 2001.

Bilqiz, la mère endeuillée de Shoukreyya, a raconté à IRIN cette journée douloureuse au cours de laquelle sa fille a été tuée.

« Ce matin-là, elle avait récité le saint Coran plus longtemps que d’habitude et m’avait dit qu’elle voulait boire deux verres de lait, au lieu d’un seul. Avant de partir, elle s’est retournée plusieurs fois et m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose – j’ai répondu “non” ».

« Il était environ 10 heures quand ma fille cadette est entrée en trombe dans la maison en hurlant “Shoukreyya a été faite martyr !” »

« Je ne me souviens pas comment je suis sortie de la maison pour demander ce qui s’était passé, mais je me rappelle avoir couru dehors, pieds nus, pour trouver ma fille ».

« Sur le chemin de l’école, j’ai trouvé la sandale de Shoukreyya, mais je n’ai pas pu la trouver elle. Il y avait des petites flaques de sang devant le portail de l’école. Tandis que je pleurais et que je criais, quelqu’un m’a indiqué une voiture garée plus loin et m’a dit que ma fille avait été emmenée là-bas »

« Je me suis élancée vers la voiture et c’est là-bas, dans le coffre, que j’ai trouvé le corps de ma fille baignant dans son sang. Ses beaux yeux étaient ouverts et sa main droite était agrippée à son ventre, où elle avait été blessée par balle. On m’a dit par la suite qu’elle avait été touchée à trois reprises – dans le ventre, le cœur et le dos ».

« Elle a été enterrée cet après-midi-là dans le cimetière du village ».

« Ma fille me manque beaucoup. Shoukreyya était une fille très intelligente. Elle me parlait toujours de son enthousiasme à l’idée de devenir médecin, quand elle serait grande. L’année dernière, l’école ayant été la cible d’un tir de roquette, j’avais interdit à mes filles d’y aller. Mais Shoukreyya a insisté et m’a fait changer d’avis ».

« Je ne laisserai ma fille cadette, Zarmina, continuer d’aller à l’école que si elle y est en sécurité. Je veux que ma fille soit éduquée et qu’elle serve son pays, mais je ne veux pas la perdre, elle aussi ».

ns/ad/at/cb/nh/ail

Lire aussi (en anglais): Girls fear to go to school after shooting incident


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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