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Le CICR envoie des équipes après l'attaque de la rébellion

Après l’attaque perpétrée le 22 juin par la rébellion touareg contre un poste de l’armée près d’Agadez, dans le nord du Niger, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a dépêché des équipes pour porter secours aux blessés et jouer un rôle de facilitateur.

Selon les rebelles, l’attaque se serait soldée par 15 morts, 43 blessés et 72 prisonniers du côté des forces nigériennes.

« Nous ne servirons pas de négociateurs », a indiqué Anna Schaaf, la porte-parole du CICR, en réponse à une question sur le rôle éventuel que la délégation pourrait jouer pour obtenir la libération des soldats faits prisonniers.

« Les deux parties ont sollicité notre aide en raison de notre stricte neutralité », a fait remarquer Mme Schaad. « Notre rôle consiste uniquement en un rôle de transmission [entre le gouvernement et la rébellion], qu’il s’agisse de transmission d’information ou de transmission entre personnes ».

Le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ), un groupe rebelle, accuse le gouvernement de non respect des engagements pris et de discrimination envers les populations touaregs.

Selon Aghaly ag Alambo, un responsable du MNJ, la récente attaque et celle perpétrée contre l’aéroport d’Agadez, le 17 juin, auraient été menées en représailles au meurtre de trois vieux Touaregs tués par des soldats nigériens.

Quant aux autorités nigériennes, elles continuent de nier l’existance des rebelles, préférant parler d’attaques perpétrées par des groupes de bandits armés.

Le Conseil supérieur de la communication du Niger, l’organe de régulation des média, a convoqué les journalistes le 24 juin pour les mettre en garde contre toute couverture médiatique des événements susceptible d’encourager d’autres actions du MNJ.

Ni le gouvernement, ni l’Assemblée nationale, qui ont publié des communiqués distincts sur les récentes attaques, ne reconnaissent l’existence d’une rébellion au Niger.

Le gouvernement pour sa part, s’est refusé à répondre aux questions sur l’éventualité d’une reconnaissance de ce mouvement touareg.

Au cours d’attaques encore plus meurtrières, perpétrées par la rébellion touareg dans les années 1990, le gouvernement nigérien avait également adopté la même politique de négation de l’existence d’un groupe rebelle.

Pour Baz Lecocq, spécialiste du Niger au Centre de recherche de l’Orient moderne de Berlin, en Allemagne, « les autorités ont continué à nier cette existence jusqu’à ce qu’elles en arrivent aux négociations. Et même après les négociations, le gouvernement a maintenu son double langage en reconnaissant la légitimité des revendications des Touaregs, tout en continuant de qualifier leurs actions d’actes de banditisme ».

A l’époque, bon nombre de rebelles avaient appelé à faire sécession, une position que les autorités nigériennes jugeaient inacceptable, a poursuivi M. Lecocq.

« Le gouvernement était prêt à reconnaître le mouvement si ce dernier avait réduit ses exigences concernant une meilleure prise en compte par l’Etat des préoccupations des populations touaregs », a-t-il expliqué.

En avril 1995, les accords de paix signés par les deux parties devaient mettre fin au conflit.

Selon les informations recueillies sur le site internet du MNJ, la rébellion a abandonné ses revendications pour un Etat indépendant.

Toutefois, les nouvelles attaques traduiraient le mécontentement de la rébellion face au non respect par le gouvernement des engagements pris dans le cadre de l’accord de paix de 1995.

Selon M. Lecocq, la stratégie du gouvernement consistant à traiter le nouveau groupe de 'bandit' ne serait qu’une réaction spontanée.
 
« Il pourrait s’agir tout simplement d’un retour à leur ancienne méthode », a-t-il dit.

Pour le CICR, que le gouvernement reconnaisse ou pas la rébellion n’a aucune importance. « Notre rôle est strictement humanitaire », a insisté Mme Schaaf.

Les organisations humanitaires présentes dans la région disent suivre de très près l’évolution de la situation, mais n’envisagent pas de se retirer.

am/dh/ur/np/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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