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Fin de la « période de grâce » pour les trafiquants d’enfants - Gouvernement

Les autorités ghanéennes ont annoncé qu’elles étaient prêtes à faire appliquer la loi votée il y a deux ans et qui permet de poursuivre les parents qui vendent leurs enfants à des trafiquants.

« Nous n’avons pas fait appliquer cette loi jusqu’à présent parce que nous voulions auparavant sensibiliser les communautés ghanéennes, compte tenu du contexte culturel dans lequel nous vivons », a confié à IRIN Hajia Alima Mahama, la ministre ghanéenne de l’Enfance et de la femme.

« Désormais, nous allons engager des poursuites à l’encontre des contrevenants. La période de grâce est terminée ».

Au Ghana, comme dans bien d’autres pays d’Afrique, le concept selon lequel un enfant appartient à la communauté explique les raisons pour lesquelles certaines familles acceptent de confier leurs enfants à un voisin ou à des parents proches.

Toutefois, avec l’appauvrissement des populations ghanéennes, cette coutume a été dévoyée. Certains parents vendent parfois leurs enfants à des étrangers qui considèrent ces enfants comme des produits qu’ils peuvent acquérir ou vendre pour le travail.

Le nombre exact d’enfants actuellement aux mains des trafiquants est inconnu, mais pour Eric Peasah, expert auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Ghana, ils seraient probablement plusieurs centaines au moins.

La loi sur le trafic d’enfants au Ghana a été votée en 2005, mais n’a pas été appliquée dans toute sa vigueur. Cette loi considère comme un délit la vente d’enfants quelle que soit la raison, et rend également passible de sanctions tout acte tendant à encourager des parents à abandonner leurs enfants pour de l’argent. Tout contrevenant à cette loi encourt une peine maximale de 10 ans de prison.

Pour les enfants déjà vendus par les trafiquants, l’OIM, en collaboration avec le gouvernement et les ONG locales, récupère les enfants et les restitue à leur famille, à qui elle accorde des microcrédits.

Les programmes mis en place par le gouvernement et l’OIM suscitent des avis mitigés de la part des communautés ghanéennes auxquelles ils sont destinés.

Nana Korsah VII, chef d’Ekumpoano, un village de 2 000 habitants situé à 85 kilomètres à l’ouest d’Accra, la capitale, reconnaît qu’offrir des emplois rémunérateurs aux parents permettra de contribuer efficacement à l’éradication du trafic d’enfants.

« Je ne peux pas leur offrir des emplois et j’ai un sentiment de culpabilité lorsque je les empêche d’envoyer leurs enfants travailler pour d’autres personnes pour se procurer des revenus complémentaires », s’est-il désolé.

Malgré cela, pour M. Korsah, la responsabilité incombe d’abord aux élus ghanéens, pas à l’OIM.
« Le gouvernement doit d’abord s’attaquer au problème de la pauvreté pour rendre plus efficace la campagne de sensibilisation que je mène auprès de mes administrés afin de mettre fin au trafic d’enfants », a-t-il affirmé.

Kojo Asante, enseignant à Accra, a une position plus tranchée. En effet, il suggère de procéder à quelques arrestations pour envoyer un signal fort aux contrevenants.

« Laissez tomber les campagnes de sensibilisation diffusées par radio et des camionnettes [équipées de hauts-parleurs] », a dit Asante. « Arrêtez une mère et poursuivez-la en justice. Son cas servira d’exemple et vous verrez si la situation changera ou pas ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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