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La malnutrition n'est toujours pas considérée comme une "priorité"

Malgré une production alimentaire excédentaire, les taux de malnutrition au Mali restent très élevés et constituent un problème majeur de santé publique.

Selon les analystes, attribuer uniquement les causes de ce phénomène à la production alimentaire serait ignorer les causes multiples de la malnutrition à court et long termes dans ce pays où les autorités doivent privilégier une approche plus globale pour faire face à ce problème.

« Le gouvernement ne parle pas de malnutrition dans ses documents de programmation et projets de développement », a déploré Moïse Bello, chargé de programme au Programme alimentaire mondial (PAM).

Selon lui, il y a eu plusieurs tentatives de lobbying infructueuses pour faire figurer les problèmes de nutrition dans les programmes nationaux de réduction de la pauvreté. Mais, a-t-il ajouté, « pour l’instant, la malnutrition n’est pas considérée comme une priorité et il n’y a pas ici beaucoup d’agences humanitaires qui se penchent sur le problème spécifique de la malnutrition ».

Dans leurs analyses des besoins de la région, certains experts nationaux et internationaux ne dissocient pas la production alimentaire de la malnutrition –une erreur vue comme l’une des principales causes de la hausse de la mortalité infantile enregistrée chaque année dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, après des décennies de programmes d’aide alimentaire et de réduction de la pauvreté.

Or, la malnutrition est la conséquence directe d’une trop faible quantité de calories et d’absence de micronutriment dans la nourriture, ou d’une mauvaise assimilation de la nourriture par l’organisme dans les cas, par exemple, de maladies diarrhéique et respiratoire, de paludisme et d’épidémies telles que la méningite.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la malnutrition est la cause directe ou indirecte de plus de 50 pour cent des décès enregistrés chaque année chez les enfants maliens de moins de cinq ans.

Toujours selon les statistiques de l’UNICEF, dans la plupart des régions du Mali, entre six et 17 pour cent des enfants souffrent de malnutrition sévère – seuil à partir duquel elle peut occasionner des troubles mentaux et un handicap physique irréversibles – et entre 23 et 40 pour cent souffrent de malnutrition chronique. Plus d’un enfant malien sur quatre meurt avant son cinquième anniversaire.

Après deux années consécutives de bonnes récoltes, le Mali affiche un excédent de riz et de céréales, les denrées alimentaires de base du pays.

Selon la Commissaire à la sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haidara, le gouvernement ne procèdera pas cette année à la distribution gratuite de vivres en raison des bonnes récoltes ; une décision approuvée par le PAM pour qui une distribution de vivres pourrait déstabiliser les marchés.

Les ménages devront donc compter sur leurs propres réserves alimentaires et, en cas de pénurie, ils pourront toujours se procurer de la nourriture auprès d’une des 700 banques de céréales subventionnées installées dans toutes les communes du pays.

« Il n’y a pas de risque de crise alimentaire ici parce que pour la deuxième année consécutive nous avons enregistré un excédent agricole », a déclaré Mme Haidara, en précisant que l’amélioration de l’accès à la nourriture était le « principal problème auquel le gouvernement était confronté ».

Toutefois, il reste à résoudre les graves problèmes structurels que rencontre le pays.

En effet, il n’y a pas de lien entre la mortalité résultant de la malnutrition et les années de bonnes ou mauvaises récoltes car la solution aux problèmes de malnutrition passe par un éventail de mesures.

Celles-ci visent notamment à apprendre aux populations à diversifier leur régime alimentaire et à avoir une meilleure hygiène de vie pour éviter les maladies, à recourir à l’allaitement maternel qui fournit aux nourrissons beaucoup plus d’éléments nutritifs que la plupart des autres aliments, à améliorer les structures sanitaires et à faire vacciner les enfants.

« La malnutrition est un sujet très sérieux au Mali qui s’explique par la persistance de problèmes structurels », a indiqué Patricia Hoorelbeke, responsable de l’ONG Action contre la faim, au Mali.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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