1. Accueil
  2. West Africa
  3. Sierra Leone

Combat pour l'égalité des genres à l'occasion des prochaines élections

A l’approche des élections présidentielles et législatives qui se tiendront au mois de juillet prochain en Sierra Leone, les associations de défense des droits de la femme se mobilisent pour combattre ce qu’elles considèrent comme une discrimination manifeste empêchant une plus grande participation des femmes au processus électoral.

Selon Nematta Eshun-Baiden, fondatrice du mouvement Fifty-Fifty – 50-50, en français, une association citoyenne sierra léonaise qui tire son nom du fait que les femmes représentent près de la moitié de la population -, son groupe mène actuellement une « campagne très active » pour que beaucoup plus de femmes se présentent aux prochaines élections générales et qu’elles remportent au mois trente pour cent des sièges.

« Dans ce pays, les hommes pensent que la place des femmes est à la cuisine, mais nous nous battons pour faire disparaître cette idée reçue », a indiqué M. Eshun-Baiden.

« Pendant longtemps tout a été fait pour empêcher les femmes de jouer un rôle actif dans le gouvernement…la plupart des hommes n’accordent aucune crédibilité aux femmes en tant que décideurs ».

Le scrutin de juillet sera la première élection présidentielle organisée depuis le départ en 2005 des Casques bleus des Nations Unies et la deuxième depuis 2001, l’année de la fin des dix années de guerre civile pendant lesquelles des groupes armés ont violé, abusé et réduit en esclavage de nombreuses femmes et jeunes filles.

Lors de la première élection présidentielle d’après-guerre qui s’est déroulée en 2002, une seule femme figurait parmi les huit candidats.

« Tous les hommes doivent comprendre que la Sierra Leone appartient à tous ses citoyens et qu’il ne doit pas y avoir de discrimination basée sur le genre », a rappelé M. Eshun-Baiden.

Au sein du parlement actuel, les femmes ne représentent que 14 pour cent des 124 membres qui composent cette assemblée monocamérale. En outre, sur les 21 postes de ministre et les 10 postes de secrétaire d’Etat du gouvernement, seules trois femmes ont rang de ministres et trois autres, celui de secrétaire d’Etat.

Les réels obstacles

A Freetown, la capitale sierra léonaise, les femmes considèrent que l’inégalité au niveau de la répartition des sièges est due à un problème de genre.

« Dans ce pays, les hommes continuent de croire que les femmes sont leur propriété et que leur seul rôle à la maison est de s’occuper des enfants. Ils ne comprennent pas que le monde à changé », s’est indignée Maïmouna Kamara, une tenancière de bar.

Selon Cynthia Synder, étudiante en sociologie à l’université de Njala, un des deux établissements universitaires de Sierra Leone, dans la plupart des groupes ethniques du pays, la tradition veut que l’homme soit supérieur à la femme.

« Et les hommes croient fermement en cette croyance culturelle sacrée. Les hommes sierra léonais n’aiment pas que les femmes leur fassent la concurrence ou qu’elles aient les mêmes emplois. En outre, ils souscrivent à l’idée selon laquelle, une femme très instruite constitue une menace pour l’homme, car elle pourrait remettre en question son autorité et ne pas le respecter », a expliqué Mlle Synder.

La discrimination commence par l’accès à l’éducation

En Sierra Leone, la plupart des familles ne scolarisent pas leur fille, a fait remarquer M. Eshun-Baiden.

« Les gens pensent qu’une femme ne doit pas être plus instruite qu’un homme... ce qui constitue un réel obstacle dans notre combat pour le renforcement du pouvoir des femmes », a-t-elle ajouté.

D’après les statistiques du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le taux d’illettrisme des adultes en 2004 était de 35 percent, près de 47 pour cent chez les hommes, contre 24 pour cent chez les femmes.

Il faudra du temps pour établir la parité homme-femme. « En Sierra Leone, comme dans tous les autres pays africains, l’homme est considéré comme supérieur à la femme, et il n’est pas facile de se départir de cette idée reçue », a expliqué Hassan Rogers, un petit commerçant de la capitale.

Mais pour John Thomas, vendeur de voitures d’occasion, « il est temps de donner aux femmes du gouvernement l’occasion de montrer ce qu’elles savent faire ».

« Le Liberia, notre voisin, a donné l’exemple en élisant la première femme présidente. Elle a nommé des femmes à des postes ministériels et, d’après les informations qui nous parviennent, ces ministres sont très compétentes », a-t-il souligné.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join