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Les agences humanitaires suspendent leurs activités à Paoua

L’armée centrafricaine vient d’ordonner la suspension des activités des organisations humanitaires dans la ville de Paoua (nord-ouest) jusqu’à la fin des opérations militaires lancées contre la rébellion, ont annoncé lundi des représentants de l’armée et des agences humanitaires.

« Pour des raisons de sécurité, on nous a demandé de suspendre nos activités dans la ville de Paoua et ses environs », a déploré Mario Baldin, directeur de l’ONG italienne COOPI à Bangui.

Cette mesure s’applique également à l’organisation Médecins Sans Frontières-France (MSF-France) et au bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) présents dans la région.

En conséquence, les habitants de la ville ne pourront plus bénéficier de services médicaux, puisque les hôpitaux et les dispensaires de la région ont été détruits en janvier 2006 au cours de violents combats entre la rébellion et l’armée régulière centrafricaine.

Nul ne sait pour l’instant combien de temps cette suspension restera en vigueur. Toutefois, selon les agents de MSF présents à Paoua, les enfants sont les plus affectés par ce conflit car la plupart d’entre eux sont malnutris et 95 pour cent des patients de l’hôpital de la sous-préfecture de Paoua souffrent de paludisme.

Malgré la mesure qui frappe les ONG, les autorités ont demandé aux organisations humanitaires de ne pas quitter Paoua. Pour M. Baldin, la COOPI entend suivre l’exemple du CICR et restera dans la région. Quant à l’association MSF-France, elle a déclaré vendredi préférer garder le silence sur ses activités présentes et futures.

Au cours des deux dernières semaines, a affirmé M. Baldin, le reste des habitants de Paoua a quitté la ville de peur de se retrouver piégé par les combats.

« Lorsque vous discutez avec les habitants, vous avez l’impression qu’ils pensent que quelque chose de dramatique pourrait se produire dans la région », a-t-il ajouté.

Avant le 29 janvier 2006, date du début du conflit, la région comptait entre 35 000 et 40 000 habitants. Depuis, certains se sont réfugiés au Tchad, le pays voisin, et nul ne sait combien la ville compte d’habitants actuellement.

La décision de suspendre les activités des organisations humanitaires dans la région fait suite aux plaintes de l’armée qui reproche aux agences humanitaires de fournir, depuis janvier, une aide médicale et alimentaire à des éléments armés et des rebelles présents dans la zone. Ce que conteste M. Baldin qui nie toute action délibérée susceptible de confirmer ces allégations.

« Nous ne savons pas qui sont les rebelles », a-t-il fait remarquer. « Nous apportons une aide aux villageois qui sont dans le besoin et nous sommes incapables de faire la différence entre les civils et les bandits ou les rebelles. »

A Paoua, les éléments armés et les rebelles ne portent pas d’uniforme, ce qui ne permet pas de les différencier des civils. Le plus important mouvement de la rébellion est l’Armée Populaire pour la Restauration de la République et de la démocratie de l’ex-officier de gendarmerie, Bedaya N'Djadder.

En octobre 2005, des éléments armés ont attaqué à plusieurs reprises les positions de l’armée dans la région de Paoua et les combats se sont intensifiés par la suite.

« Depuis le week-end dernier, de violents combats opposent la rébellion aux troupes tchadiennes dans la région et autour de Paoua », a confié, sous couvert de l’anonymat, un officier de l’état-major à Bangui.

La recrudescence des opérations militaires dans le nord-ouest du pays s’explique par la prise de trois villes du nord par l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement, une coalition de groupes rebelles, dont la prochaine cible annoncée est Bria, la capitale de Haute-Kotto (nord-est).

Avec ses quelque 20 000 habitants, la ville de Bria est souvent confrontée à des problèmes de pénurie alimentaire puisque la principale activité de la ville est l’exploitation des mines de diamants. L’agriculture y est peu développée et la nourriture coûte très cher.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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