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Une aide d'urgence pour les populations de la plantation de Guthrie

Country Map - Liberia (Onrovia) IRIN
War could engulf Monrovia
Près de 30 000 personnes habitant à proximité de la deuxième plus grande plantation d’hévéas du Liberia ont besoin d’une aide d’urgence, à présent que les anciens combattants ont quitté les lieux, ont annoncé les Nations unies (ONU).

Appuyé par les Casques bleus de l’ONU, le gouvernement de la Présidente Johnson-Sirleaf a, le mois dernier, repris possession de la plantation d’hévéas de Guthrie située à environ 35 kilomètres au nord-ouest de Monrovia, la capitale du Liberia.

Depuis la signature de l’accord de paix en 2003, qui a mis fin à quatorze ans de guerre civile au Liberia, les anciens combattants occupaient illégalement la plantation de Guthrie d’où il récoltait et vendaient le latex.

Avant l’accession de Mme Sirleaf à la présidence, en janvier 2006, le précédent gouvernement transitoire qui comptait dans ses rangs quelques chefs rebelles, avait fermé les yeux sur les activités des ex-combattants dans la plantation.

Selon André Tamagnini, responsable du programme de réintégration et de réhabilitation de la Mission des Nations unies au Liberia (MINUL), les organisations non-gouvernementales (ONG) refusaient de travailler près de Guthrie en raison de la présence des anciens combattants. Il y a deux semaines, des ex-combattants ont détourné un véhicule d’une autre plantation qui s’était approvisionné en latex à Guthrie.

Les Casques bleus des Nations unies ont établi des points de contrôle aux alentours de Guthrie pour mettre fin au harcèlement et à l'intimidation des populations civiles ainsi que pour empêcher la vente illicite de latex.

Une aide d'urgence

A en croire M. Tamagnini, l’exploitation du latex par les ex-combattants leur a rapporté plusieurs millions de dollars américains.

« Pendant les trois années où ils ont occupé la plantation de Guthrie, les ex-combattants ont gagné entre 5 et 10 millions de dollars américains et ces importantes sommes n’ont pas servi à améliorer les conditions de vie aux alentours de la plantation où les services de santé, les écoles et les autres services sociaux sont dans un état lamentable en ce moment », a indiqué M. Tamagnini.

Après la reprise de la plantation par le gouvernement, un ex-combattant de la plantation a confié à IRIN que la vente du latex rapportait près de 150 dollars américains par semaine à chaque ex-combattant, une somme importante dans un pays où la Banque mondiale estime que la plupart des Libériens vivent avec moins d’un dollar par jour.

M. Tamagnini a également souligné la précarité de 30 000 personnes vivant autour de la plantation en indiquant qu’elles ont besoin d’une aide d’urgence.

« Il arrive parfois que les maîtres d'école passent de case en case pour chercher des bancs et des chaises pour que les élèves puissent s’asseoir, alors que les murs des salles de classe sont utilisés comme tableaux », a-t-il déclaré.

Des revenus d’exportation importants

La plantation de Guthrie s'étend sur 15 kilomètres le long de la route principale menant de Monrovia à la frontière de la Sierra Leone et reliant deux comtés du nord-ouest, Bomi et Grand Cape Mount, où un nombre important de personnes déplacées ont été recasées.

L’hévéa reste la principale culture de rente du Liberia. Car même si l’embargo du Conseil de sécurité des Nations unies sur l’exportation de bois a provisoirement été levé, les opérations d’abattage n’ont toujours pas repris. Et l'industrie de l’exploitation du minerai de fer s'est complètement effondrée pendant la guerre civile.

Selon la revue économique trimestrielle publiée par la Banque centrale du Liberia, les exportations de latex ont augmenté pendant le deuxième trimestre de cette année. Les recettes d'exportation ont augmenté de 25,9 pour cent, passant de 29 millions de dollars américains le trimestre précédent à 36,5 millions au tout dernier trimestre.

Acquérir de nouvelles compétences

Selon Molley Paasewe, porte-parole de la Commission nationale de désarmement, démobilisation, réhabilitation et réintégration, les ex-combattants sont maintenant réorientés vers des programmes de formation professionnelle et leur relocalisation a commencé.

« La première chose que nous faisons en ce moment est une vérification pour identifier les ex-combattants qui devraient bénéficier de programmes de formation professionnelle notamment en maçonnerie, agriculture, cordonnerie et fabrication de savon », a expliqué Molley Paasewe.

Avec l'appui de la MINUL, plusieurs ex-combattants reconnus seront transporté de la plantation vers d’autres localité, notamment dans leurs communautés d’origine.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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