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Les Ghanéens rêvent encore d'un système de santé de qualité

Des milliers de personnes ont pris d’assaut les hôpitaux du Ghana depuis le lancement, l’année dernière, d’un système d’assurance maladie, visant à rendre les soins de santé accessibles à l’ensemble de la population. Cependant, en raison de problèmes administratifs et d’un manque de ressources, un grand nombre de patients attend toujours d’être soigné.

Selon le système national d’assurance maladie (NHIS), mis en place en 2004, par le gouvernement du Président John Kufuor, les adultes doivent s’acquitter d’une cotisation annuelle de 75 000 cedis (9 dollars américains) pour bénéficier d’une couverture médicale généralisée. En outre, les enfants dont les deux parents ont adhéré à cette couverture médicale sont soignés gratuitement.

Ce programme était quelque peu ambitieux. En effet, en Afrique de l’Ouest, la plupart des patients doivent payer pour bénéficier de soins de piètre qualité dispensés dans des centres santé publics qui manquent d’équipement, de ressources et de personnel. Seuls quelques patients ont les moyens de se faire soigner dans des cliniques privées.

Le NHIS a été présenté comme la solution miracle qui devait assurer l’accès aux soins à l’ensemble de la population ghanéenne, aussi bien aux riches qu’aux pauvres, aux jeunes qu’aux personnes âgées. Par ailleurs, il remplaçait l’ancien système qui exigeait que le patient paye ses soins à l’avance.

Et pour les femmes admises à l’hôpital pour un accouchement par césarienne, le personnel hospitalier gardait les bébés tant qu’elles n’avaient payé pas les frais médicaux.

Bien que tout cela appartienne désormais au passé, le NHIS est loin de répondre aux attentes des ghanéens ayant des bas salaires.

De longues files d’attente

Récemment, Dorothy Mensah, une jeune fille de dix-huit ans, a attendu six heures à la polyclinique de Korle Bu, la plus grande clinique publique d’Accra, la capitale. Il y a sept mois qu’elle a adhéré au programme de couverture médicale, et on vient de lui faire notifier qu’elle ne pourra être soignée gratuitement que lorsqu’elle aura reçu sa carte d’adhésion.

Aux côtés de sa fille dont le visage est couvert de sueur et qui se souffre de crampes d’estomac, Erik Mensah dit ne pas être satisfait du nouveau système.

« Elle est malade aujourd’hui et personne ne veut s’occuper de nous parce que nous ne pouvons pas prouver qu’elle est couverte par le système d’assurance maladie. Cela fait longtemps que nous attendons de recevoir la carte, le système est géré par des bureaucrates, ce n’est pas bien », s’est indigné Erik Mensah.

Ekow Ansah, un Ghanéen de 55 ans, a attendu pendant plusieurs heures, car les patients qui paient leurs soins, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas couverts par le NHIS, sont prioritaires.
« Un infirmier m’a dit que le système était compliqué, que je devais signer un tas de documents même si j’avais ma carte », a expliqué M. Ansah.

Finalement, Ekow Ansah a dû attendre plus de quatre heures « car ceux qui sont arrivés en même temps que lui ont été pris en priorité, parce qu’ils payaient leurs soins ».

Les médicaments non disponibles

Les Ghanéens qui ont adhéré au nouveau système d’assurance maladie se plaignent également que les dispensaires et les pharmacies conventionnés ne peuvent satisfaire la demande des patients car les médicaments prescrits ne sont pas disponibles ou ne sont pas couverts par le système.

« Si les médicaments ne figurent pas sur la liste du NHIS, nous ne pouvons pas les délivrer », a déclaré Anim Kwakye, responsable d’une pharmacie conventionnée.

Et lorsque ces médicaments figurent sur cette liste, explique Anim Kwakye, les délais de remboursement de la caisse d’assurance sont si longs qu’ils n’incitent pas adhérer au programme de couverture sociale.

« Nous envoyons les demandes de remboursement à la caisse d’assurance qui est censée les acquitter dans les quinze jours. Mais, souvent les délais de remboursement sont longs. C’est un sérieux problème », a-t-il expliqué.

Abeiku Owusu, porte-parole de la caisse d’assurance maladie de la région de Ga qui a souscrit au plan national de couverture médicale, a reconnu l’existence de certains problèmes au niveau de la mise en place du système et de l’élaboration des cartes des adhérents.

Un système débordé

« Le système n’est pas parfait. Le NHIS est un nouveau concept, par conséquent, nous avons beaucoup de difficultés », a-t-il fait savoir.

Cependant, M. Owusu refuse d’imputer les retards de remboursement à la NHIS.

« Les hôpitaux sont responsables de ces problèmes », a-t-il précisé. Le système n’a pas réussi à faire face au « fort engouement » des Ghanéens pour le programme d’assurance maladie depuis sa mise en place il y a deux ans.

Le fait que certains pharmaciens refusent de servir les personnes couvertes par le NHIS pose un autre problème, a souligné M. Owusu.

Selon lui, les contrôles rigoureux mis en place pour éviter les escroqueries à l’assurance maladie sont la principale cause des retards de remboursement des pharmacies.
Une liste plus complète de médicaments devrait venir compléter la liste actuellement proposée, a-t-il conclu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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