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Des peines plus sévères pour les auteurs de mutilations génitales féminines

Lorsque Fefe Dari, une agricultrice de 45 ans, a décidé d’exciser trois jeunes filles en 2003, avec le consentement de leurs parents, elle ne se doutait pas qu’elle écoperait de cinq années d’emprisonnement pour avoir perpétué cette pratique ancestrale.

En effet, très peu de contrevenants à la loi de 1994 interdisant la pratique de l’excision au Ghana ont été emprisonnés, ce qui est d’ailleurs le cas dans les autres pays africains où l’excision est interdite. Désormais, plusieurs parlementaires ghanéens entendent durcir la loi de manière à sanctionner plus sévèrement cette pratique.

Un projet d’amendement de la loi de 1994 a été proposé. Il prévoit de sanctionner toute personne –parents et membres de la famille - qui donnerait son consentement à une exciseuse, comme Dari, pour exciser des jeunes filles.

« La loi actuelle punit les exciseuses, mais pas les personnes qui ont donné leur consentement pour que l’excision soit pratiquée », a expliqué Kwame Osei Prempeh, procureur général adjoint. « Dans le nouveau projet de loi, les personnes qui envoient et reçoivent les jeunes filles à exciser sont également passibles de peine de prison ».

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les mutilations génitales féminines, ou circoncision féminine, sont pratiquées dans vingt-huit pays d’Afrique et les interventions peuvent être diverses : de l’incision du prépuce à l’ablation du clitoris, jusqu’à la forme la plus gave, l’infibulation.

Cette dernière implique l’ablation des grandes lèvres et la suture de l’orifice vaginal pour ne laisser qu’un orifice gros comme la tête d’une allumette.

L'OMS estime que plus de 100 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi l’excision et que chaque année près de deux millions d’autres risquent d’être victimes de cette pratique.

L’excision féminine aurait pour but de réduire le désir sexuel et de limiter la promiscuité. Ces interventions sont souvent pratiquées dans de mauvaises conditions d’hygiène, sans anesthésie et peuvent causer des hémorragies, des infections, des problèmes lors de l’accouchement et des traumatismes psychologiques.

Au Ghana, l’excision est pratiquée dans trois régions du nord frontalières du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Togo, où ces coutumes survivent encore.

Les organisations de défense des femmes ont favorablement accueilli ces nouveaux amendements, et précisé toutefois que la loi contre l’excision devrait aussi être accompagnée d’une vaste campagne de sensibilisation aux dangers de la pratique.

« Oui, cette loi est bonne. Mais elle doit être accompagnée de campagnes de sensibilisation parce que les gens croient encore que cette pratique fait partie de leur tradition et qu’ils doivent la respecter », a expliqué Florence Ali, Présidente de l’association ghanéenne pour le bien-être des femmes (GAWW).

Selon Mme Ali, la loi devrait également sanctionner ceux qui envoient leurs enfants dans les pays voisins pour les faire exciser.

Le parlement ghanéen est actuellement en vacances mais les débats sur ces nouveaux amendements devraient commencer dès le mois prochain, à l’ouverture de la session parlementaire.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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