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Le gouvernement tente de redonner vie à un système médical moribond

Après 15 années de guerre civile, le Liberia ne compte plus que trente-quatre médecins pour une population de trois millions d’habitants.

Près de 95 pour cent des infrastructures sanitaires du Liberia ont été détruites pendant le conflit et le nombre de médecins est passé de 400 à moins de vingt à la fin de la guerre civile en 2003, note le rapport national sur le développement humain au Liberia publié la semaine dernière.

« La fuite des cerveaux est un problème tellement sérieux, qu’il n’y a pratiquement pas de médecin disponible pour effectuer des visites régulières dans les services des hôpitaux », indique le rapport.

Mais la défaillance des services de santé s’est accompagnée d’une augmentation des cas de certaines pathologies comme la diarrhée, la pneumonie et la tuberculose. Quand on sait que le salaire mensuel du médecin public le mieux payé est inférieur à 100 dollars américains, il est difficile de convaincre des médecins de revenir travailler pour le gouvernement.

« Comment accepter de travailler en province quand vous n’êtes pas assuré de bénéficier d’avantage aussi simple que le logement ? Tout ce qu’ils vous donnent, c’est un salaire de misère qui est dépensé au bout d’une semaine », explique le médecin public, Oscar Brown. « C’est pour cette raison que beaucoup de mes collègues préfèrent travailler pour le privé plutôt que pour le gouvernement ».

La pénurie de médecins et de centres hospitaliers publics a contraint beaucoup de Libériens à se tourner vers le secteur privé pour se faire soigner.

A Monrovia, la capitale, les habitants ressentent encore vivement les effets de la guerre civile et ils n’ont pas les moyens de se faire soigner dans une clinique privée lorsqu’ils sont malades. Dans ces cliniques, la plus petite prestation ne coûte pas moins de 500 dollars libériens (9 dollars américains), une somme bien trop importante pour la majorité de la population libérienne qui vit avec moins de un dollar par jour.

« C’est un problème pour nous. La plupart des hôpitaux publics ne disposent pas d’assez de médicaments, et nous devons trouver de l’argent pour nous faire soigner dans une clinique privée, juste pour survivre », déplore Nimely Saytue, une habitante de New Kru Town, un bidonville des quartiers ouest de Monrovia.

L’inaccessibilité aux soins

Et lorsque les médicaments sont disponibles, le piètre état des infrastructures hospitalières fait que les médecins ne parviennent pas toujours à traiter correctement les patients, explique le Dr Joël Jones, chef du service de lutte contre le paludisme.

« Nous avons les médicaments mais nous n’avons pas les moyens de nous rendre dans les villes et les campagnes qui sont actuellement inaccessibles par la route. Le transport par voies terrestres est le seul moyen possible pour faire parvenir les médicaments antipaludéens dans l’arrière-pays », explique le médecin.

Le paludisme est un réel problème de santé publique et représente près de 40 à 45 pour cent des consultations de patients externes, selon le Dr Jones.

« Environ 18 pour cent des décès enregistrés dans les centres de santé sont dus au paludisme », déplore le médecin.

Le rapport du gouvernement sur le développement humain confirme également que le paludisme demeure la principale cause de décès chez les enfants.

Quelques progrès sont enregistrés

Avec le soutien des bailleurs de fonds et des agences des Nations unies, le gouvernement a annoncé la semaine dernière que des dispositions ont été prises pour réhabiliter les services de santé dans les zones rurales où la plupart des déplacés et des réfugiés ont été réinstallés.

« L’UNICEF et l’UNOPS [Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets] ont remis en service vingt-sept dispensaires et financent dix centres de santé », indique le rapport.

En outre, la Commission européenne, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Mission des Nations unies au Libéria (MINUL) ont restauré sept centres de santé, dont l’hôpital de Phebe, un des principaux hôpitaux de référence du centre du Liberia, une région fortement peuplée.

La Commission européenne envisage également d’envoyer une cinquantaine de professionnels de la santé, dont des infirmières et des médecins dans les communautés rurales.

L’ONG britannique Merlin, une association internationale à vocation médicale et caritative, a également rouvert l’hôpital J.J. Dossen à Harper dans la région sud du Maryland. L’ONG appuie également vingt-neuf centres de santé en leur offrant des fournitures médicales et en formant le personnel de santé.

« Nous avons formé plus de 1000 travailleurs, dont des infirmières, des assistants médicaux, des sages-femmes d’Etat, des aides-infirmières et des agents de vaccination », a déclaré Craig Sophia, la représentante de Merlin au Liberia.

Mais selon le rapport sur le développement humain, le Liberia n’atteindra probablement pas les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qu’il s’était fixé en matière de santé, notamment la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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