1. Accueil
  2. Svalbard and Jan Mayen Islands

Le vote s’amorce avec un bon taux de participation

Très tôt dimanche matin, les électeurs ont commencé à se rendre dans les bureaux de vote de Kinshasa et de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) pour prendre part aux premières élections démocratiques du pays en plus de quarante ans.

« J’ai pu voter pour la première fois de ma vie! » s’est exclamé un homme en quittant le bureau de vote de l’école catholique romaine près de la cathédrale Sainte-Anne au centre de Kinshasa. « Que Dieu soit loué. Longue vie au Congo ».

Les électeurs étaient debout dans de longues files d’attente, sous le soleil brûlant des villes de Lemba, Matete et Ngaba, quelques unes des banlieues de Kinshasa. Beaucoup ont exprimé leur joie et leur fierté de finalement être en mesure de choisir les prochains dirigeants du pays.

« Après avoir été colonisés et oppressés, nous sommes finalement les maîtres de notre propre destin », a déclaré Pierre Sungu, un aîné qui patientait dans la file d’attente d’un bureau de vote près de la cathédrale.

Le nombre de votants était tellement important que dès 11 heures du matin, les urnes étaient pleines. Et le vote n’a pu continuer qu’après qu’un fonctionnaire ait tassé les bulletins de vote au fond des urnes à l’aide d’un bâton, de manière à faire de l’espace pour les nouveaux bulletins.

A environ 2000 kms à l’est de Kinshasa, le taux de participation était également très élevé. De longues files d'attente se sont formées tôt en matinée à Bukavu, la capitale provinciale de Sud-Kivu et dans ses alentours.

« Je crois que c’était important de venir de bonne heure », expliquait Nanamie Bitendanwa, 30 ans, pendant qu’elle faisait la queue devant un bureau de vote près du centre-ville. « Nous avons été mal traités par nos anciens dirigeants. Aujourd’hui, j’espère que nous serons en mesure de choisir quelqu’un de plus responsable et qui répondra de ses actions devant le peuple ».

Les files étaient également longues dans les bureaux de vote de Bunia, capitale de la province de l’Ituri, au nord-est du Congo, en proie à de nombreux troubles. Le vote a dû être interrompu dans l’un des bureaux de la banlieue de Nyakasanza à cause d’un policier ivre mais ailleurs, la situation était apparemment calme.

Dans les secteurs ruraux des alentours de Bunia en revanche, les populations ont dû faire face à des obstacles plus sérieux. Une milice a barré la route d’accès au village de Loribi, à 20 kms au sud de Bunia. IRIN a parlé avec un groupe de 100 personnes qui avaient dû marcher 10 kms avant d’arriver à leur bureau de vote, mais la milice les a forcé à faire demi-tour. « Nous sommes très déçus », confiait Joël Mandro, un des électeurs potentiels.

Dans la ville portuaire de Matadi, dans la province ouest du Bas-Congo, beaucoup de gens n’ont pas pu voter parce que leurs noms n'étaient pas inscrits sur la liste électorale.

La Commission électorale indépendante avait déclaré qu'au moins 1,2 million des 25,7 millions de noms sur la liste électorale avaient disparu mais elle avait ajouté que les numéros d’index sur les cartes d'électeurs pourraient être utilisés pour l’identification. Pourtant, les agents de scrutin ont renvoyé les électeurs qui n’apparaissaient pas sur les listes.

Des problèmes similaires ont également été signalés dans les villes de Tshikapa, dans la province du Kasai Occidental, ainsi qu’à Kinshasa.

L’abbé Apollinaire Malumalu, président de la Commission électorale, a annoncé dimanche, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, que certaines personnes de la ville de Gemena dans la province de l’Equateur, avaient essayé de voter de force dans des bureaux de vote où elles n’avaient pas été enregistrées.

« [Les électeurs] doivent se rendent compte que l’on peut seulement voter là où l’on est enregistré », a-t-il expliqué.

L’abbé Malumalu a également indiqué qu'il avait été mis au courant qu’à Kinshasa et Kalima, dans la province de Maniema, des militants avaient payé des électeurs pour qu’ils votent en faveur de leur parti. Deux personnes à la conférence de presse ont d’ailleurs affirmé avoir vu un représentant du parti du Président Joseph Kabila payer des électeurs. Mais un représentant du parti a démenti cette accusation.

Il semble que le taux de participation ait été faible à Mbuji Mayi, bastion du chef d'opposition de longue date, Etienne Tshisekedi, dans le Kasai Occidental. Celui-ci n’a pas pu participer aux élections avec son parti l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

« La seule façon de nous faire entendre, c’est de rester à l’écart des bureaux de vote », affirmait un des supporters de Tshisekedi.

Tshisekedi avait appelé au boycott des élections pour ensuite se raviser et décider d’entrer dans la course, mais trop tard : la Commission électorale a refusé sa candidature, la date limite ayant été dépassée.

Samedi à Mbuji Mayi, un cocktail Molotov a été lancé sur un camion rempli de matériel électoral qui a pris feu et explosé. Mais le vice-président de la Commission électorale, Norbert Basengez, a annoncé que le camion contenait seulement des isoloirs et des kits de vote et qu’aucun bulletin de vote n’avait été détruit.

« L’incident ne perturbera pas le vote », a-t-il ajouté.

Trois des vice-présidents du gouvernement transitoire actuel, qui étaient d'anciens chefs rebelles, ont boycotté une réunion samedi dernier avec le président de la commission afin de protester contre les tirs sur l’un des gardes du corps d'un vice-président, Azarias Rubewa, par des gardes du Président Kabila. Mais, dans une conférence de presse commune, les vice-présidents ont quand même appelé les gens à aller voter.

« Nous demandons à tous les citoyens de voter même s’il y a des problèmes de sécurité et beaucoup de difficultés techniques avec les élections », a déclaré Arthur Z'ahidi Ngoma, un des quatre vice-présidents du gouvernement de transition sortant.

Avec 25,7 millions d'électeurs enregistrés, les fonctionnaires de l'ONU ont déclaré que cette élection était la plus grande jamais soutenue et aussi la plus difficile à organiser, en termes de logistique. « Il n'y a presque aucune route dans ce pays », expliquait Michel Bonardeux, porte-parole pour la mission des Nations unies en RDC, MONUC. « Des centaines de tonnes de matériel d'élection ont dû être envoyé par avion ».

Et les défis logistiques impliquent que les résultats seront lents à venir. « Nous avons promis que les résultats des élections présidentielles ne prendraient pas plus de trois semaines à être connus », rappelait Malumalu samedi dernier. « Les résultats partiels pour le Parlement entreront peut-être plus tôt ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join