D’ordinaire, début juillet est la période où la saison des pluies bat son plein. Mais cette année, le retard des pluies a fait craindre une nouvelle sécheresse dans le pays et les chefs religieux musulmans ont organisé des séances spéciales de prière pour invoquer la pluie.
Et les pluies arrivent au moment critique de la période de soudure où les agriculteurs doivent se serrer la ceinture avant les moissons, fin septembre, début octobre. Sans ces pluies, les prochaines récoltes auraient été compromises.
La disponibilité des vivres sur les marchés du pays constitue un autre motif de satisfaction, car contrairement à ce qui s’est passé l’année dernière, les prix des denrées alimentaires ne sont pas excessifs, selon les relevés du Réseau des systèmes d'alerte précoce contre la famine (FEWS-NET).
En 2005, les effets conjugués de la sécheresse et de l’invasion des criquets pèlerins ont été durement ressentis dans les pays sahéliens.
Le Niger, pays le plus pauvre du globe selon le classement des Nations unies, a été particulièrement touché. Et ce n’est que lorsque les premières images d’enfants malnutris sont apparues sur les écrans de télévision en juillet dernier, que l’aide internationale s’est mobilisée.
Mais le problème ne se résume pas à la pénurie alimentaire. En 2005, les marchés regorgeaient de denrées alimentaires, mais les plus démunis ne pouvaient pas se les procurer.
Cette semaine, un rapport de l’organisation britannique Oxfam critiquait la réponse de la communauté internationale aux crises alimentaires en Afrique.
Les dons alimentaires sont une solution à court terme, indique Oxfam qui souhaiterait voir les gouvernements des pays pauvres s’impliquer dans l’amélioration de la capacité de production et dans la sécurité alimentaire.
« La réponse de la communauté internationale aux crises alimentaires doit être réétudiée … Les solutions à court terme doivent être remplacées par des actions à long terme, explique le rapport d’Oxfam intitulé « Les causes de la faim en Afrique ».
Pis, les bailleurs achètent rarement leurs aides alimentaires auprès de producteurs locaux. Au contraire, ils préfèrent importer les dons alimentaires de leurs fournisseurs.
« Une grande partie de l’aide alimentaire est encore importée, ce qui signifie que les délais de livraison peuvent être de cinq mois et coûter 50 pour cent de plus que la nourriture achetée localement », comme l’explique ce rapport.
La plupart des douze millions d’habitants que compte le Niger, vit de l’agriculture de subsistance. Pourtant chaque année, le désert avance et les trois quarts du territoire national sont maintenant des zones désertiques.
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