« Nous exigeons le gel de la campagne électorale en attendant de vider le processus électoral de toutes les irrégularités constatées et dénoncées », a déclaré Gérard Kamanda Wa Kamanda, un des 19 signataires et actuel ministre de la recherche scientifique du gouvernement de transition.
Des élections présidentielle et législative sont prévues le 30 juillet prochain et la campagne électorale a démarré le 30 juin dernier.
« La campagne est pratiquement boycottée car nous ne pouvons pas cautionner la tricherie qui prépare d’avance la victoire d’un seul homme », a déploré Roger Lumbala, autre candidat à la présidence et chef de file du Rassemblement Congolais pour la Démocratie-National (RCD-N).
Parmi les irrégularités relevées, les 19 candidats dénoncent l’impression de quelque 10 millions de bulletins de vote supplémentaires et l’enrôlement frauduleux de plus 60 000 étrangers aux frontières du sud-ouest et de milliers d’autres à la frontière orientale. Ils ont également critiqué la non publication de la liste nominative des électeurs.
Apollinaire Malumalu, président de la Commission électorale nationale indépendante, a pour sa part expliqué que ces bulletins de vote supplémentaires – au nombre de cinq millions – constituent un stock stratégique. Ce stock servira aux fonctionnaires et aux journalistes qui pourront voter de n’importe quel endroit où ils seront en mission pendant les élections. Toutefois, M. Malumalu a indiqué qu’il acceptait de ramener ce stock à près de deux millions.
La question de la suspension de la campagne électorale a été évoquée lors de la première journée des concertations politiques convoquées par trois des vice-présidents du pays pour avoir des élections apaisées.
Le but de ces concertations était d’obtenir l’inclusion de toutes les personnes encore écartées du processus électoral, mais elles ont été suspendues en raison de l’absence du président Joseph Kabila et de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) qui a appelé à boycotter les élections.
La campagne électorale a démarré timidement le 30 juin, M. Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba étant les seuls candidats à mener une campagne télévisuelle, certains se contentant encore d’affiches alors que d’autres n’ont encore rien fait jusqu’à présent.
Zanga Mobutu, fils de l’ancien président Mobutu Sésé Seko et Lumumba Guy Patrice, fils du premier Premier ministre du pays, Emery Patrice Lumumba, font partie des 19 signataires de l’appel à la suspension de la campagne électorale.
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