A l’exception des banques, et des grandes sociétés privées qui fonctionnaient normalement, l’ensemble des activités économiques de la capitale était paralysé.
« Niamey a perdu de son animation quotidienne, les rues sont quasi désertes ; les gens, même quand ils veulent circuler, sont obligés de rester chez eux car les taxis ont massivement répondu au mot d’ordre de grève. Nous sommes vraiment satisfaits du suivi de la population de Niamey », a déclaré Moussa Idrissa, un dirigeant syndicaliste.
Selon la coalition « Equité-qualité contre la vie chère », initiatrice de l’opération journée ville morte, la politique économique du gouvernement rend certains services de base dont la santé, l’eau et l’électricité inaccessibles à bon nombre de Nigériens.
D’après l’indice de développement humain des Nations unies, le Niger est le pays le plus pauvre du monde, avec une espérance de vie de 44 ans, et seuls 14 pour cent de sa population adulte savent lire et écrire.
La coalition exige du gouvernement une baisse de l’ordre de 30 à 50% des tarifs de l’électricité, du téléphone, de l’eau ainsi que la réduction du train de vie de l’Etat et de ses dirigeants.
Ce mouvement de grève fait suite aux récentes manifestations qui ont eu lieu à l’université de Niamey où des étudiants ont accusé le gouvernement d’avoir détourner leurs bourses.
En Guinée, une grève illimitée déclenchée par des syndicats avait paralysé le pays pendant un peu plus d’une semaine. Les travailleurs exigeaient une augmentation des salaires et une réduction des prix du riz et du carburant.
La grève a pris fin après que le gouvernement se soit engagé à réduire le prix du riz et à augmenter de 25 pour cent les salaires de certaines catégories de fonctionnaires. En revanche, l’Etat s’est montré inflexible sur la question du prix du carburant.
Cette semaine, ce sont les fonctionnaires de la Guinée Bissau qui ont décidé de se mettre en grève pour protester contre le non paiement de trois mois d’arriérés de salaire.
Au Niger, le mouvement de grève a largement été suivi, en dépit de l’appel au boycott lancé par les autorités.
Jeudi, des forces de sécurité patrouillaient dans le centre-ville et dans certains quartiers de la capitale, mais aucun incident n’a été signalé.
L’année dernière, une coalition de travailleurs avait appelé la population à descendre dans la rue pour protester contre la nouvelle TVA de 19 pour cent imposée sur les marchandises et les services. Les manifestations avaient paralysé la capitale pendant un mois et contraint le gouvernement à augmenter de dix pour cent le salaire de 40 000 fonctionnaires.
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