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L'ONU lève l'embargo sur les exportations de bois libérien

[Liberia] Voinjama, the main town of Lofa County in the heavily-forested remote northwest of Liberia, December 2004. IRIN
Voinjama, une ville du comté de Lofa dans la région forestière du Nord-ouest du Liberia
Le Conseil de sécurité a levé l’embargo sur les exportations du bois libérien après un engagement du gouvernement de consacrer les revenus de ce commerce très lucratif à la reconstruction et au développement du Libéria, un pays ravagé par quatorze années de guerre civile.

L’industrie du bois, concentrée dans les régions du Sud-est et du Nord-Ouest du Liberia, est sinistrée depuis qu’en 2003 les Nations unies ont interdit à ses Etats membres d’acheter le bois libérien. En effet, le Conseil de sécurité avait accusé le gouvernement de Charles Taylor, l’ancien président du Liberia, d’utiliser les 15 millions de dollars de l’industrie de bois pour financer les conflits armés dans la région.

Mais aujourd’hui, le Liberia a un nouveau gouvernement élu, présidé par Ellen Johnson-Sirleaf, la première femme présidente en Afrique.
La résolution appelant à la levée des sanctions a été adoptée mardi à l’unanimité. Le quinze membres du Conseil de sécurité ont pris note de l’engagement du gouvernement de Mme Sirleaf Johnson à assurer une gestion transparente des ressources forestières du pays, pour le bénéfice des Libériens, et à réformer le secteur du bois.

Toutefois, le Conseil de sécurité a prévenu que sa décision sera revue dans 90 jours et a exhorté les autorités libériennes à adopter rapidement une loi sur l’exploitation forestière.

En février, soit un mois après sa prise de fonction, Mme Sirleaf avait annulé 70 contrats de concession forestière signés pour la plupart par Charles Taylor. Gabriel Williams, le ministre de l’Information avait alors confié à IRIN que les nouveaux contrats permettront de se prémunir contre la « criminalité qui a autrefois pillé les ressources du pays ».

« Le gouvernement espère ainsi avoir des revenus substantiels qui permettront de financer nos projets de reconstruction », a ajouté le ministre.

John Woods, directeur de l’office national des forêts, estimait en avril dernier que le secteur forestier pouvait générer 20 millions de recettes et fournir des emploi à près de 7 000 personnes.

La levée des sanctions a été très bien accueillie au Liberia. Toutefois, pour Natalie Ashworth de Global Witness, une ONG britannique impliquée dans le contrôle des ressources naturelles en zones de conflit et qui avait fait campagne en 2003 pour le vote de l’embargo sur les exportations de bois, la décision du Conseil de sécurité arrive un peu trop tôt.

« Les réformes vont sûrement dans le bon sens, mais il serait irréaliste de penser que six mois après la prise de fonction du nouveau gouvernement, tout est en place », a-t-elle souligné.

Pour Mike McGovern d’International Crisis Group, une ONG travaillant dans la prévention et la résolution des conflits, même si les systèmes ne sont pas à cent pour cent fiables, les recettes prévues seront toujours les bienvenues.

« Il s’agit de savoir jusqu’où on met la barre ? Il faut penser en termes de revenus réguliers qui pourront bénéficier aux Libériens moyens. Si vous avez 20 pour cent de perte et que 80 pour cent des revenus sont affectés à des secteurs prioritaires, cela devrait probablement être suffisant », a-t-il expliqué.

La semaine dernière, le Conseil de sécurité avait également levé partiellement un embargo de seize ans sur la vente d’armes au Libéria. Cela avait alors permis aux forces de sécurité de se procurer des armes.

Un autre embargo sur la vente des diamants libériens, appelés les diamants du sang, avait également été voté après que les Nations unies aient découvert en 2001 que le gouvernement de M. Taylor échangeait ces pierres précieuses contre des armes.

Cet embargo a été prorogé jusqu’à la fin de l’année, en attendant que le pays remplisse les conditions d’adhésion au Processus de Kimberly, un système de certification pour le commerce international des diamants bruts.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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