Le rapatriement des expulsés a été assuré par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). C’est la deuxième reconduite à la frontière de ressortissants rwandais depuis le 8 mai. Au total, plus de 1 200 personnes ont été rapatriées. Les opérations de rapatriement font suite à l’annonce faite le 10 avril par le gouvernement burundais qui indiquait qu’il expulserait tous les Rwandais ne remplissant pas les conditions nécessaires pour bénéficier du statut de réfugiés.
Au moins 18 000 Rwandais vivent encore dans les camps de Musasa et de Songore situés dans la province de Ngozi, et de Rwisuri, dans la province de Kirundo, au nord du Burundi. Les premiers flux de Rwandais ont commencé à arriver dans provinces nord du Burundi en 2005, pour échapper aux « gacaca », des tribunaux traditionnels mis en place par les autorités rwandaises pour désengorger les Cours justice et juger rapidement des milliers de personnes suspectées de participation au génocide de 1994.
En juin 2005, tous les demandeurs d’asile rwandais ont été contraints par les deux gouvernements de rentrer chez eux. Mais certains Rwandais ont réussi à passer la frontière si bien qu’en mars 2006, on en dénombrait près de 19 000.
Le ministre burundais de l’Intérieur, le Général de brigade Evarite Ndayishimiye, a encadré la reconduite des Rwandais à la frontière et indiqué que 500 autres Rwandais seront rapatriés mercredi prochain. Selon lui, les autorités rwandaises devraient se préparer à accueillir au moins 2 000 expulsés chaque semaine, au cours des prochains mois.
Pour son homologue Rwandais, Musa Fazari Halerimana, tous ses concitoyens qui ont demandé l’asile au Burundi doivent rentrer chez eux. « Fuir le pays n’est pas une solution », a-t-il déclaré. « Il faut plutôt dénoncer les criminels pour qu’ils reconnaissent leurs crimes ».
A propos des Rwandais qui ont fui leur pays en raison de la pénurie alimentaire, M. Halerimana a indiqué qu’ils sont confrontés au même problème dans la province de Ngozi.
Selon Didace Nzikoruriho, en charge du problème des réfugiés au ministère burundais de l’Intérieur, le rapatriement des ressortissants rwandais sera achevé dans trios mois.
En 2005, une commission conjointe regroupant des représentants du Burundi et du HCR a commencé à étudier les demandes d’asile individuelles déposées par les immigrants Rwandais afin de déterminer ceux qui pourraient bénéficier du statut de réfugié. Sur 1 249 demandes, seuls 53 rwandais se sont vus accorder ce statut. Ils ont été transférés au camp de Giharo situé dans la province de Rutana, au sud-est du Burundi.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions