« 165 000 est le chiffre que nous avançons, mais il pourrait être bien plus important et atteindre 200 000… Chaque semaine, on nous signale 200 à 1 000 nouveaux déplacés, victimes directes du conflit », a déclaré mercredi un représentant des Nations unies, sous couvert de l’anonymat.
Plusieurs organisations humanitaires sont actuellement présentes et actives dans la région, a-t-il ajouté. L’ONG Action contre la faim y a ouvert des centres nutritionnels, le Programme alimentaire mondial (PAM) a commencé à larguer des sacs de vivres à Mitwaba, Caritas fournit aux déplacés de la nourriture, des vêtements et des couvertures, Médecins sans frontières (MSF) leur prodigue des soins médicaux et d’autres ONG apportent une aide non alimentaire avec le soutien du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Selon le représentant des Nations unies, les combats se déroulent dans deux grandes régions ; à l’est du centre du Katanga, jusque dans la ville de Petwo, près de la frontière zambienne, et dans la partie occidentale, autour du lac Upemba. Dans la ville de Mitwaba, située entre les deux zones de combat, au moins 20 000 déplacés sont arrivés ces six derniers mois, selon les estimations du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« Ils sont démunis, ils ont des enfants nus et des femmes qui ont pour tout vêtement des cache-sexes », a expliqué pour sa part Karl Nawej, assistant chef de mission de MSF/Belgique.
« Il y en a qui continuent à sortir de la brousse à partir du nord de Mitwaba », a-t-il ajouté, et à Sampwe, une localité située à 20 km au sud de Mitwaba, MSF a découvert une dizaine de milliers d’autres déplacés qui n’ont reçu aucune aide depuis des mois.
Rentré d’une tournée dans la région de Mitwaba, Jens Hesemann, chargé des relations extérieures du HCR a déclaré : « Chaque jour, 50 à 100 nouveaux déplacés sortent de la brousse, presque nus, souffrant de maladie de peau, très mal nourris et nécessitant une aide d’urgence ».
En collaboration avec MSF, le HCR a lancé le 25 avril un programme d’enregistrement permettant de fournir aux déplacés des cartes d’enregistrement numérique pour systématiser les distributions de vivres de toutes les organisations humanitaires.
Pour la première fois en RDC, le HCR applique pour cette opération de protection une technique consistant à délivrer aux déplacés des cartes d’identité numériques. Cette procédure d’enregistrement permettra de fournir une assistance adéquate et en temps opportun, grâce à une bonne évaluation de l’ampleur des besoins et des populations concernées, a expliqué le HCR.
Selon les prévisions de l’agence humanitaire, les enregistrements à Mitwaba prendront fin à la mi-mai, puis démarreront dans d’autres camps de déplacés du Katanga.
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