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Les populations isolées par les combats ont besoin d'une aide plus importante

Quelque vingt mille habitants de localités situées dans le nord-ouest de la Guinée Bissau sont coupées du reste du pays en raison des combats qui se déroulent dans la région et des nombreuses mines antipersonnel qui y sont disséminées, survivant grâce à leurs maigres réserves alimentaires et à l’aide des organisations humanitaires.

Selon les témoignages de certains habitants, au moins trois personnes seraient décédées des suites de maladies curables, car la seule route reliant les communautés de paysans et de pêcheurs des localités de Suzana, de Varela et des villages environnants à l’hôpital le plus proche, à 40 kilomètres à l’Est de Sao Domingos, est fermée et minée par des rebelles sénégalais opposés à l’armée bissau guinéenne.

« Près 20 000 personnes sont coupées du reste du pays. La situation est très critique », a déclaré à IRIN le Père José Fumagali, responsable de la Mission catholique de Suzana.

Bien que quelques médicaments et vivres aient été acheminés par pirogue aux populations, cette aide ne représente pas grand-chose par rapport à leurs besoins, a ajouté le père Fumagali.

Beaucoup d’habitants démunis et incapables de se rendre au marché pour vendre leurs produits ont consommé les réserves de nourriture qui auraient dû leur permettre de tenir jusqu’au début de la saison des pluies, en juin.

Selon le Comité international de la Croix Rouge (CICR), les combats opposant l’armée bissau guinéenne à une faction du Mouvement des forces démocratique de la Casamance - MFDC –, une région frontalière de la Guinée Bissau, ont commencé à la mi-mars et ont fait quelque 7 000 déplacés de part et d’autre de la frontière.

La plupart des déplacés et des réfugiés se sont rendus à Ziguinchor, la capitale de la Casamance, au Sud du Sénégal, où ils ont des attaches. Mais les habitants de cette région, qui se remettent difficilement de plusieurs années de troubles en Casamance, auront du mal à les absorber. Plus de 700 autres personnes, des femmes et des enfants pour la plupart, vivent dans un camp de fortune au Sénégal, sans grand espoir de rentrer chez eux dans un futur proche, a indiqué un communiqué du CICR.

Et de part et d’autre de la frontière, les habitants et les autorités locales demandent une aide urgente de leur gouvernement respectif.

A en croire le Père Fumagali, aucun représentant du gouvernement bisssau guinéen ne s’est rendu dans la région de Suzana pour évaluer les besoins des habitants ou leur porter assistance.

« Le représentant local est venu le tout premier jour des troubles, et depuis, aucun membre du gouvernement bissau guinéen n’est venu voir comment les résidents s’en sortent », a-t-il déclaré.

Jusqu’à présent, le gouvernement bissau guinéen n’a fait aucun commentaire sur le problème des communautés déplacées ou isolées par les combats.

A Ziguinchor, le maire de la ville, Robert Sagna, a affirmé qu’il avait demandé au président sénégalais, Abdoulaye Wade, d’intervenir pour faire cesser les combats.

« J’ai interpellé le président Wade face à cette situation car j’estime que ce n’est pas par la force qu’on va régler cette situation », a déclaré M. Sagna.

Samedi, Abdoulaye Baldé, le secrétaire général à la Présidence de la République du Sénégal s’était rendu à Ziguinchor pour assister à la cérémonie de réouverture d’une usine de pêche. A cette occasion, il a déclaré que le gouvernement du Président Wade avait choisi l’option pacifique avec les rebelles, mais qu’il ne pouvait intervenir de l’autre côté de la frontière, en Guinée Bissau.

La Casamance est le théâtre d’un conflit armé qui oppose l’armée régulière sénégalaise aux combattants rebelles du MFDC qui revendiquent l’indépendance de cette région luxuriante, séparée du reste du Sénégal par la Gambie.

En décembre 2004, le gouvernement du président Abdoulaye Wade a signé un accord de paix avec le MFDC pour mettre un terme à ce conflit qui durait depuis plus de deux décennies.

La nouvelle vague de violence a éclatée le 14 mars à la suite des affrontements qui ont opposé une faction radicale du MFDC, dirigée par Salif Sadio et hostile aux accords de paix, à l’armée bissau guinéennes. Et bien que les attaques ont cessé depuis quelques jours, les deux parties campent sur leurs positions et, à en croire certains habitants et militants du MFDC, des combattants de Salif Sadio occupent certains villages en Guinée Bissau.

Selon la Campagne internationale pour l’interdiction des mines terrestres, les rebelles de Sadio ont posé de nouvelles mines en Guinée Bissau.

Le mois dernier, quatorze personnes on été tuées par l’explosion d’une mine et 13 autres blessés, a révélé le CICR, qui a précisé également que les mines antipersonnel ont mutilé et tué des centaines de personnes - des paysans et des enfants, pour la plupart – pendant le conflit de la Casamance.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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