Selon un rapport du ministère, 69 des 108 orphelinats ouverts dans 11 des 15 comtés du pays ont été épinglés par une commission mixte qui dénonce les conditions lamentables et inacceptables dans lesquelles les enfants vivent dans ces établissements.
Ces orphelinats ne disposaient pas de registres d’adoption pour les enfants qu’ils hébergeaient ni d’autorisation administrative pour exploiter ces centres, a confié à IRIN le secrétaire d’Etat à la Santé, Vivian Cherue.
« Les 69 établissements ne disposaient d’aucune autorisation administrative et ne respectaient pas les consignes de base du gouvernement en matière de gestion d’un orphelinat », a ajouté Mme Cherue.
La plupart des orphelinats sont situés dans la capitale Monrovia et sa banlieue. Quelque 2 800 enfants vivent dans des centres où les conditions de vie sont très lamentables, et le gouvernement envisage de les transférer ailleurs.
« Les enfants seront soit ramenés dans leur famille soit relogés dans des orphelinats agréés », indique le rapport.
De nombreuses ONG nationales et internationales se sont inquiétés récemment des piètres conditions d’exploitation de la plupart des orphelinats au Liberia.
Dans un rapport publié en janvier, la section des droits de l’homme de la MINUL (Mission des Nations unies pour le Liberia) avait exprimé ses préoccupations au sujet des conditions de vie des orphelins, indiquant que la mauvaise gestion de certains orphelinats exposait les enfants à toutes sortes d’abus.
« La plupart des orphelinats étaient dans des états lamentables et n’offraient pas les structures minimales garantissant le bien-être émotionnel et physique de l’enfant », indique le rapport qui précise que les conditions d’hygiène dans certains établissements sont alarmantes.
La MINUL cite l’exemple d’un orphelinat de Monrovia, la capitale, où sept garçons dorment entassés et à même le sol, dans une petite pièce ne possédant pas de toilettes, obligeant les enfants à uriner et à faire leurs besoins à l’extérieur du bâtiment.
Selon l’Observatoire national pour la défense des droits de l’enfant (NACROG), composé d’ONG nationales et internationales, de la société civile et de plusieurs ministères libériens, les « conditions de vie dans la plupart de ces orphelinats sont déplorables et inhumaines ».
Dans un rapport publié en février, le NACROG épingle certaines institutions qui, alors qu’elles prétendent aider aux orphelins, tirent de gros profits en faisant adopter ces enfants par des étrangers. L’observatoire demande donc l’ouverture d’une enquête sur le fonctionnement de trois orphelinats et l’arrêt de toutes les procédures d’adoption au Liberia.
« Les allégations selon lesquelles la plupart de ces orphelinats sont impliqués dans des trafics d’enfants sont très sérieuses, d’où la demande d’une ouverture d’enquête ….D’après les informations dont nous disposons, la plupart des maisons d’adoption jouent le rôle d’agent ou d’entremetteurs pour les trafiquants d’enfants », a confié à IRIN la Jerolinmek Piah, directrice du NACROG.
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