Le ministre en charge de la sécurité, Broderick Bozimo, remis vendredi dernier trois chèque trois millions de nairas (21 000 de dollars américains) à chaque représentant des familles des victimes - cinq hommes et une femme - tuées par la police en juin 2005.
La police avait déclaré que ces personnes étaient des bandits armés, tués au cours d’un échange de coups de feu avec les forces de l’ordre dans le quartier d’Apo, à Abuja, la capitale nigériane.
Selon M. Bozimo, l’enquête judiciaire menée par le gouvernement a apporté la « preuve irréfutable » que les victimes n’étaient pas des bandits armés.
« En conséquent, le gouvernement indemnise les victimes et présentes ses excuses à leur famille et à tous les Nigérians », a-t-il déclaré.
Le geste du gouvernement pourrait donné lieu à de nombreuses demandes d’indemnisation où, selon le rapport de juillet de l’organisation américaine Human Rights Watch, les forces de sécurité agissent en toute impunité en pratiquant la torture, des extorsion de fonds et des exécutions sommaires.
Le président nigérian Olusegun Obasanjo avait publiquement reconnu en août que des nombreuses exécutions extrajudiciaires de suspect et de citoyens innocents avaient été commises par la police nationale et avait demandé que des actions soient entreprises pour y mettre fin.
Les familles des disparus d’Apo ont expliqué que les victimes avaient eu une brève altercation avec les forces de l’ordre et que celles-ci les ont abattues.
Sept agents de police ont été arrêtés et accusés de meurtre, dont Ibrahim Danjuma, le numéro 2 de la police d’Abuja.
Le procureur a accusé M. Danjuma d’avoir personnellement donné l’ordre d’abattre quatre des victimes.
Le meurtre des six personnes, qui a eu lieu dans la nuit du 7 juin dernier, avait provoqué de violentes manifestations de rue au cours desquelles un commissariat et plusieurs voitures de police avaient été incendiés.
La police utilise souvent le délit de vol à main armée comme prétexte pour détenir des individus et leur extorquer de l’argent, a expliqué un spécialiste des droits de l’homme qui s’est rendu au Nigeria en juillet dernier. Elle est également accusée de faire un usage excessif de la force pouvant souvent entraîner la mort, a-t-il précisé.
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