Le week-end dernier, le Premier ministre Aristide Gomes avait donné des assurances que les cours reprendraient lundi matin, après un retard dû à l’épidémie de choléra, selon le discours officiel, ou au non-paiement des arriérés de salaire, à en croire les enseignants.
« Le gouvernement mettra tout en œuvre pour garantir le bon fonctionnement des établissements scolaires », a déclaré samedi M. Gomes, lors de la cérémonie marquant l’ouverture officielle de la rentrée des classes. Cette cérémonie a eu lieu dans la ville de Mansoa, au centre du pays, et a été retransmise à la télévision et à la radio nationales.
Les enfants continuaient de jouer dans les rues boueuses de Bissau, la capitale, ou de vaquer à leurs taches ménagères, toutes les écoles publiques étant fermées.
Dans les écoles privées, la rentrée des classes a eu lieu en septembre, et l’année dernière, elle s’est effectuée le 4 octobre dans les établissements d’enseignement publics.
Cette année, le gouvernement a décidé de reporter l’ouverture des classes en raison d’une importante épidémie de choléra qui, en novembre, a fait 394 victimes et affecté 24 227 personnes.
Mais la version du syndicat national des enseignants est toute autre. La véritable raison de ce retard, d’après le syndicat est l’incapacité du gouvernement à régler les mois d’arriérés de salaire dus aux enseignants qui, depuis 2003, se sont souvent mis en grève pour non paiement de leurs salaires.
Selon le SINAPROF, le syndicat national des professeurs bissau-guinéens, le gouvernement doit six mois de salaire aux professeurs titulaires et deux mois aux professeurs contractuels.
Le SINAPROF exige le paiement intégral de ces arriérés et l’adoption d’une loi sur le plan de carrière des enseignants qui définirait leur salaire minimum et des conditions de travail acceptables.
Vendredi dernier, le ministre de l’Education et de l’Enseignement supérieur, Tcherno Djalo, avait promis de payer dès lundi deux mois, soit 700 000 dollars américains.
Le président du SINAPROF, Venca Mendes, n’a pas confirmé le règlement effectif des salaires promis par le ministre.
Economiquement exsangue, le gouvernement de Guinée Bissau avait fait appel en novembre aux bailleurs pour recueillir 1,5 millions de dollars afin de financer un programme urgent de lutte contre le choléra.
Par ailleurs, les dissensions entre le président Joao Bernardo "Nino" Vieira et son ancien Premier ministre ont également affecté le bon fonctionnement des institutions. Ce contentieux semble désormais résolu avec la nomination ce mois-ci d’un nouveau Premier ministre, Aristide Gomes.
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