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La crise économique rend incertaine l'élection présidentielle de mars 2006

[Benin] President Mathieu Kerekou of Benin, July 2005. Sylvia d'Almeida
President Mathieu Kerekou in July 2005
L’Etat ne peut financer les élections présidentielles prévues en mars 2006 car la situation de l’économie béninoise est catastrophique, a indiqué le ministre des Finances du Bénin, Cosme Sehlin.

Contrairement aux chefs d’Etat du Tchad, du Burkina Faso et du Gabon, le président Mathieu Kérékou a accepté de quitter ses fonctions à la fin de son deuxième mandant, en mars prochain.

Alors que la Commission nationale électorale autonome (CENA) et ses différents organes chargés d’organiser les élections sont installés depuis le 7 octobre, les caisses de l’Etat son vides, ce qui rend improbable la tenue du scrutin présidentiel.

Au cours de la séance de questions des députés, le ministre des Finances a confirmé la semaine dernière que le budget de l’Etat accusait déjà un déficit de 57 millions de dollars américains et que le gouvernement ne pouvait pas financer actuellement les 58 millions de dollars nécessaires à l’organisation des élections.

« Le budget est déjà déficitaire de 32,1 milliards de francs CFA et on n’identifie nullement les sources de financement. Lorsqu’on y ajoute les dépenses relatives à l’élection présidentielle de mars 2006, cette impasse budgétaire s’aggrave pour s’établir à 64,7 milliards de francs CFA », a précisé M. Sehlin.

Instigateur du coup d’Etat de 1972, Mathieu kérékou a été élu démocratiquement en 1996 et en 2002 et, conformément à la Constitution, il ne peut briguer un troisième mandat en mars.

A la différence de certains chefs d’Etats africains, au pouvoir depuis plus de deux décennies, le président septuagénaire a indiqué qu’il ne comptait pas modifier la Constitution et qu’il quitterait ses fonctions au terme de son mandat.

M. Sehlin n’a pas écarté la possibilité de reporter les échéances du calendrier électoral en raison du manque d’argent. Cela créerait alors un vide constitutionnel puisque la loi n’a pas prévu ce cas de figure. La Constitution du 11 décembre 1990 ne prévoit un report des élections qu’en cas de décès ou de destitution du président de la République.

Pour faire face à la crise des mesures d’urgence ont été prises pour réduire les dépenses de l’Etat, a prévenu M. Sehlin.

« Le gouvernement a l’obligation d’assurer de façon régulière la couverture de dépenses incompressibles dans un environnement de resserrement des finances publiques et de graves difficultés de trésorerie de l’Etat », a déclaré M. Sehlin.

Et les fonctionnaires craignent des retenues sur leurs salaires alors que l’Etat leur doit déjà plus d’une année d’indemnités.

Depuis plusieurs années, le Bénin traverse une crise économique. De nombreuses entreprises installées dans la capitale Cotonou ont fermé, le taux de chômage est en hausse et le peu d’argent dont dispose les gens ne leur permet plus de se nourrir correctement.

Selon M. Sehlin, les récents bouleversements économiques tels que la hausse du cours mondial du pétrole et le flux de réfugiés togolais installés au Bénin, ont contribué à aggraver la situation.

Le cours mondial du pétrole avait atteint en début d’année un record de 70 dollars le baril, avant de redescendre à plus de 50 dollars le baril.

Quelque 25 000 réfugiés togolais ont fui leur pays pour s’installer au Bénin à la suite des violences qui ont émaillé les élections d’avril dernier. Le gouvernement avait alors fait appel à la communauté internationale pour l’aider à prendre en charge les exilés, mais l’appel lancé avec le Ghana – un pays qui a aussi accueilli quelque 16 000 réfugiés – n’a pas permis de récolter les 5 millions de dollars demandés.

Par ailleurs, les prix très bas du coton sur le marché international ont réduit les recettes de l’Etat, selon le ministre des Finances, qui a aussi indiqué que les exportations de coton représentaient 75 pour cent des recettes du pays.

A quatre mois des élections présidentielles, aucun candidat sérieux ne semble émerger pour remplacer le président Kérékou.

Nicéphore Soglo, qui avait remporté les élections de 1991 devant son adversaire M. Kérékou, et atteint lui aussi par la limite d’âge et ne peut se présenter à la prochaine présidentielle. Comme l’actuel président Mathieu Kérékou, M. Soglo a plus de 70 ans.

En l’absence de candidature crédible, de nombreux béninois doutent que M. Kérékou quittera le pouvoir en mars prochain.

Pour d’autres, M. Kérékou et son entourage sont responsables de la crise économique que traverse le pays, car ils ne songent qu’à amasser le plus d’argent possible avant la fin du régime en place.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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