« La ville est calme. Les gens sont retournés au travail, comme d’habitude », a déclaré à IRIN Hourmadji Moussa Doumgor, le ministre de la Communication.
A l’aube lundi, une vingtaine d’hommes armés habillés en civil ont attaqué un camp d’entraînement de l’armée situé à 25 km au sud de N’djaména ; dans le même temps une douzaine d’autres assaillants lançaient une attaque contre la Garde nationale et le Camp nomade dans la capitale, a annoncé lundi soir le gouvernement.
Dans l’attaque contre le camp d’entraînement, les forces gouvernementales ont tué deux assaillants et capturé deux autres. « Le reste du groupe a pu s’enfuir en emportant quelques armes », indique le communiqué publié le 14 novembre.
Quant à l’attaque lancée contre la garde nationale et le camp nomade de N’djaména, le communiqué indique que « douze hommes ont tenté de s’introduire dans un dépôt d’armes et dans le bureau du chef d’état-major avec la complicité de la garde nationale ».
Les autorités ont révélé qu’elles surveillaient depuis quelques temps un groupe de prétendus insurgés.
« Un réseau de recrutement de combattants à N’djaména et dans le sud avait été identifié et placé sous surveillance depuis plusieurs semaines », a précisé le communiqué, soulignant que certaines de ces combattants étaient « bien connus » des forces de sécurité gouvernementale et des services de renseignements.
Selon M. Doumgor, une enquête a été ouverte sur les attaques de lundi.
La tension n’a pas cessé de monter au Tchad depuis que de nombreux soldats ont déserté leurs postes à N’djamena le mois dernier pour aller se réfugier dans l’Est du pays.
Quelques jours après les désertions, le président Idriss Deby a dissout sa garde présidentielle pour, selon certains analystes, tenter désespérément de sauver son gouvernement.
Deby - qui a pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’état en 1990 et a été élu en 1996 et en 2001 - fait depuis longtemps face à des dissensions au sein de l’armée.
Les déserteurs - maintenant basés dans l’est du pays- et ont baptisé le mouvement a été baptisé Socle pour le changement, l’unité nationale et la démocratie (SCUD), ont affirmé être au moins 700 et demandent le départ de Deby avant d’entamer des négociations avec le gouvernement.
Leur chef autoproclamé, Yaya Dillo Djero, a confié à IRIN mardi que le SCUD n’était pas lié aux attaques de lundi.
« Nous n’avons aucun contact avec eux. Ce ne sont pas nos soldats », a-t-il déclaré au téléphone.
Dans son communiqué, le gouvernement a qualifié les attaques de lundi d’«actes désespérés et très limités ».
« La situation est entièrement sous contrôle », a t-il ajouté.
En mai 2004, des soldats avaient tenté de déclencher une rébellion à N’djaména, mais cette mutinerie a été matée par les forces loyalistes. Les mutins, dont la plupart appartiennent comme Deby à la tribu des Zaghawa, ont affirmé que le Tchad ne soutenait pas assez les rebelles du Darfour – des Zaghawa en majorité - qui combattent le gouvernement soudanais et sa milice.
M. Deby a accusé l’année dernière le Soudan voisin de soutenir un mouvement rebelle tchadien de 3 000 hommes opérant dans la zone frontalière.
Mais Djerou, qui est Zaghawa, a récemment confié à IRIN que les questions ethniques n’ont aucun lien avec les dissensions au sein de l’armée. Selon lui, les déserteurs n’étaient pas liés aux mouvements rebelles du Darfour.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions