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La Guinée Bissau se dote d'un nouveau gouvernement

[Guinea-Bissau] Former Guinea-Bissau president Joao Bernardo "Nino" Vieira at the last rally of his campaign for the June 20 2005 presidential election in the capital Bissau on June 17. IRIN
Président Joao Bernardo Vieira, selon les résultats provisoires du deuxième tour
La Guinée Bissau s’est dotée d’un nouveau gouvernement mercredi après près de deux semaines de paralysie institutionnelle, mais en reléguant au second plan le plus grand parti politique de ce pays instable, l’unité nationale promise par le président Vieira semble bien improbable.

« Ce gouvernement ne dispose pas du soutien dont il a besoin à l’Assemblée nationale », a déclaré jeudi le porte-parole de l’ancien parti au pouvoir, le PAIGC (Parti pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert). « Il ne tiendra pas longtemps ».

La Guinée Bissau était sans gouvernement depuis que le président Joao Bernardo Vieira avait limogé le mois dernier son Premier ministre Carlos Gomes Junior à la suite d’un différend qui opposait les deux hommes.

La décision du président de nommer Aristides Gomes son ami et ancien directeur de campagne à la place de M. Gomes Junior, a mis en colère l’ex-Premier ministre et son parti, le PAIGC qui, disposant de la majorité à l’Assemblée nationale, revendiquait le droit constitutionnel de nommer un nouveau Premier ministre.

La nomination du nouveau Premier ministre permet également au président de disposer d’une équipe gouvernementale qui lui est plus favorable. Personnage politique très controversé, M. Vieira est arrivé au pouvoir pour la première fois en 1980 à la faveur d’un coup d’Etat avant d’en être chassé pendant la guerre civile de 1998-99. Sa récente victoire aux élections présidentielles de juillet dernier est encore contestée par le PAIGC.

Dans un discours prononcé après sa nomination, la semaine dernière, le nouveau Premier ministre a promis de former un gouvernement de consensus qui inclurait toutes les forces politiques du pays.

Après de longues tractations, qui n’ont pas permis de nommer un ministre de l’Intérieur, le Parti pour le renouveau social (PRS) de l’ex-président, Kumba Yala, semble être sorti grand vainqueur de ces négociations. Ancien parti de l’opposition, il dispose maintenant de cinq ministres et de quatre secrétaires d’Etat dans la nouvelle équipe gouvernementale.

Toutefois, aucun membre du PAIGC ne figure dans l’équipe des 27 nouveaux ministres. Seul le ministre de l’économie du précédent gouvernement a conservé son poste.

Trois ministres et le nouveau Premier ministre faisaient partie des 14 députés pro-Vieira qui, après avoir quitté le PAIGC en septembre, s’étaient inscrits en tant qu’indépendants à l’Assemblée nationale.

Cette défection a modifié l’équilibre du pouvoir au sein de l’Assemblée nationale, le PAIGC ne disposant plus que de 31 sièges sur les 100 que compte le parlement. Le Forum de la convergence pour le développement (FCD), une coalition des partis de l’opposition dispose désormais de 53 sièges et devient ainsi majoritaire.

Les députés nommés à des postes ministériels doivent abandonner leur siège de député à l’Assemblée nationale. Les partis peuvent les remplacer, ce qui n’est pas le cas des députés indépendants.

Ces changements peuvent modifier le fragile équilibre des forces à l’ouverture de la nouvelle session parlementaire du 21 novembre.

Par ailleurs, la décision du président de limoger son opposant politique plutôt que d’attendre le vote de confiance que M. Gomes Junior avait promis ce mois-ci montre bien que M. Vieira qu’il était incertain du renversement du gouvernement de l’ex-Premier ministre par un vote de défiance.

L’exclusion du PAIGC de la vie politique peut entraîner des troubles en Guinée Bissau, un pays pauvre qui se remet à peine de la guerre civile de 1998-99 et qui fait tout pour attirer les bailleurs de fonds internationaux afin qu’ils l’aident à reconstruire son économie et son infrastructure.

La semaine dernière, une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a dû quitter Bissau, à défaut d’interlocuteur, en soulignant que la stabilité politique était une condition préalable à toute demande d’aide internationale.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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