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Entre l'ancienne gloire du football et l'économiste, qui choisir ?

[Liberia] Soccer star George Weah arrives to cast his ballot in the second run off poll to choose Liberia's new president. [Date picture taken: 11/08/2005] Claire Soares/IRIN
Soccer millionaire George Weah arriving to cast his ballot
En déposant son bulletin dans les urnes mardi, l’ancienne gloire du football, George Weah, a accompli le dernier acte de l’objectif le plus audacieux qu’il s’est fixé : devenir président du Liberia, un pays déchiré par la guerre.

Son adversaire : Ellen Johnson-Sirleaf, ancienne ministre des finances du Liberia.

Les Libériens espèrent que le deuxième tour de scrutin, une première dans l’histoire électorale de ce pays ouest-africain, leur permettra de tourner la page de 14 années de guerre civile et d’avoir à la tête de l’Etat, une personnalité capable de rétablir l’eau et l’électricité et de garantir l’éducation et les soins de santé pour tous.

« Les résultats du premier tour m’étaient déjà favorables et j’espère et prie pour qu’ils le soient encore au deuxième tour », a déclaré M. Weah, après avoir voté dans la banlieue de la capitale Monrovia.

Mme Sirleaf, la doyenne de la classe politique, est une économiste diplômée de Harvard. Avec 19,8 pour cent des suffrages recueillis au premier tour du scrutin, elle espère cette fois-ci bénéficier d’un report favorable des voix des sympathisants des candidats éliminés au premier tour.
« Je vais très bien et je suis confiante », a-t-elle confié à IRIN, après avoir voté à Tubmanburg.

Dans les rues de Monrovia, l’enthousiasme qui avait marqué le scrutin d’octobre, le premier depuis la fin de la guerre civile, était retombé. Devant les églises et les écoles transformées en bureaux de vote, les files d’attente étaient clairsemées et l’ambiance était morose.

« Le taux de participation pourrait être inférieur à celui du premier tour », a indiqué Max van den Berg, le chef de la mission d’observateurs envoyée par l’Union européenne.
Mme Sirleaf, qui deviendrait la première femme africaine présidente, si elle remportait les élections, n’est pas surprise par la baisse du taux de participation au deuxième tour.

« Les Libériens ne sont pas habitués à voter au deuxième tour. C’est la première fois que cela se produit et les gens se disent 'nous avons déjà voté, mais on nous demande de voter à nouveau' », a souligné la candidate et grand-mère de 66 ans.

Les chantiers qui attendent le prochain président du Liberia –- un pays où la majorité de la population est analphabète et sans emploi – sont immenses.

Il faudra reconstruire les routes et les ponts, fournir du personnel aux écoles et aux hôpitaux, rapatrier des milliers de réfugiés libériens et mettre en œuvre le programme anti-corruption élaboré par les bailleurs internationaux.

Un vote pour la paix et la prospérité

Quelque 15 000 casques bleus des Nations unies sont déployés au Liberia et garantissent le bon déroulement des élections. S’il était élu président, les priorités de M. Weah semblent très claires.

« Ma première priorité sera de restaurer la paix … d’apprendre aux gens à vivre ensemble », a confié M. Weah.

Beaucoup de ses partisans pensent qu’il est la seule personnalité capable d’unifier la nation.

« C’est un vrai fils du Liberia » a confié le professeur Duleh Wisseh, en faisant référence à ses origines. « Il dirigera notre pays, mais ne l’oppressera pas ».

La république du Liberia a été créée en 1847 par des esclaves noirs américains affranchis et le ressentiment des populations autochtones à l’égard de l’élite dirigeante Américano-libérienne a dégénéré en coups d’Etat et en conflits.

En dépit de son parcours scolaire plutôt limité et de son manque d’expérience en politique, M. Weah a les faveurs de beaucoup d’ex-enfants soldats privés d’éducation après qu’ils aient été contraints à quitter l’école et envoyés au front.

« Il ne nous tiendra pas ces discours de politicien. Il ne fait pas partie de l’ancienne garde comme Ellen. Avec lui, ce sera différent », a expliqué Prince Roberts, un jeune homme de 19 ans qui a été enrôlé dans la milice de l’ancien président Charles Taylor alors qu’il n’avait que huit ans.

Mais pour les partisans de son adversaire politique, Mme Sirleaf, M. Weah n’est capable d’apporter la prospérité économique à ce pays dont les mines de diamant, les exploitations de bois et les gisements de minerai de fer pourraient en faire l’un des Etats le plus riche de la région.
« Seule Ellen a le profil et l’expérience nécessaires pour diriger ce pays », a expliqué Walter Robinson, petit revendeur d’essence. « George doit s’instruire. Le temps n’est pas à l’amateurisme ».

Le décompte des voix des 3 070 bureaux de votes disséminés dans le pays a commencé dès la clôture du scrutin. Les résultats définitifs seront connus dans les prochains jours et certains diplomates ont appelé au calme après une campagne électorale très agitée.
« La semaine dernière, le ton de la campagne s’est durci. Quelques échanges et propos outranciers ont été tenus », a souligné Abdulsalami Abubakar, un ancien chef d’Etat militaire nigérian et principal médiateur dans le processus de paix du Liberia qui a rencontré les deux candidats la veille du scrutin.

« Cela nous a posé quelques problèmes et notre souci était d’éviter que la situation ne dégénère », a-t-il ajouté. « Les deux candidats doivent être prêts à accepter le résultat des urnes ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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