1. Accueil
  2. West Africa
  3. Togo

L'exil des soutiens de famille complique la vie des parents restés au Togo

Près de cinq mois après les violentes manifestations qu’a connu le Togo, des milliers de militants de l’opposition vivent encore en exil au Bénin et au Ghana, ce qui ne facilite pas la vie des nombreuses familles dont ils ont la charge et qui sont restées au Togo.

A Atakpamé, une ville du centre du Togo, le père Séraphin Abokitse distribue quotidiennement des rations de nourriture à quelque 550 personnes qui se battent pour survivre depuis que le soutien de famille a fui le Togo a la suite des émeutes qui ont éclaté après les élections très controversées du mois d’avril.

"Nous ne parlons plus de déplacés", explique le père Abokitse, en parlant des 2 300 personnes qui sont revenus après s’être réfugiées dans les collines avoisinantes, "mais de quelque 550 personnes abandonnées par leurs parents ou leurs maris et à qui nous distribuons du riz, de l’huile et du savon."

Pour la plupart, les bénéficiaires de cette aide alimentaire sont des femmes et des enfants. Mais à en croîre le père Abokitse, qui travaille pour l’OCDI (Organisation de la charité pour un développement intégral), il n’y aura plus de fonds pour financer ces rations après le mois le septembre.

Quelque 38 000 personnes avaient fui le Togo après la proclamation de la victoire de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle du 24 avril dont les résultats ont été vivement contestés par les militants de l’opposition qui considéraient que le scrutin avait été entaché d’irrégularités.

Ces élections avaient été convoquées à la suite du décès, dans ses fonctions, du président Gnassingbé Eyadéma, le père du président élu.

Depuis sa prise de pouvoir, le président Gnassingbé exhorte, sans grand succès, les milliers de réfugiés togolais installés au Bénin et au Ghana à rentrer au pays. Pour les réfugiés, ils craignent d’être persécutés par les partisans du gouvernement ou par les forces de sécurité s’ils rentrent au Togo.

La plupart des exilés sont de jeunes hommes. Et pour les membres de famille restés au Togo, l’absence du principal soutien de famille rend la vie bien difficile dans un pays ou le PIB annuel par habitant est à peine supérieur à 300 dollars américains.

Et avec l’approche de la rentrée des classes, de nombreux enfants de réfugiés auront besoin d’une aide financière pour payer les frais de scolarité.

"Les cours reprennent lundi et la scolarité dans la écoles publiques est de 5 000 CFA (10 dollars américains). Nous essayons de prendre en charge tous les frais de scolarité", explique le père Abokitse.

Les maisons détruites pendant les émeutes devront aussi être réhabilitées.

Certaines familles se sont installées dans l’enceinte de l’Ecole Normale Supérieure d’Atakpamé où l’agence des Nations unies pour les réfugiés a distribué des moustiquaires, des seaux et d’autres articles essentiels.

Bien que le marché d’Atakpamé attire toujours les commerçants du nord et du sud du pays et que les amateurs de bière traînent encore à des heures tardives dans les buvettes, la plupart des habitants de la ville se souviennent des événements d’avril avec beaucoup d’amertume.

"Nos avons connu des moments difficiles ici et je prie pour ne plus jamais revivre cela", a déclaré Komlan, un électricien.

"Aujourd’hui on parle de réconciliation, mais tous les auteurs de crimes doivent être jugés ou reconnaître publiquement leurs torts pour être pardonnés sinon ce se sera pas possible" a-t-il confié.

Le gouvernement et la Commission des droits de l’homme des Nations unies ont lancé une enquête conjointe sur les émeutes qui ont suivi le scrutin d’avril.

Aucun rapport n’a été publié à ce jour, bien que le gouvernement ait promis de rendre publiques ses conclusions d’ici fin septembre.

Dans son rapport du mois de juin, le groupe de défense des droits de l’homme, Amnesty International indiquait que les forces gouvernementales avaient tiré à balles réelles sur les militants de l’opposition qui protestaient dans les rues contre la victoire de M. Gnassingbé.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join