Malgré les retards d’avion, l’enthousiasme de la foule de sympathisants qui marchaient ou circulaient en voiture dans les rues de Nouakchott en klaxonnant jusqu’à minuit n’a pas été entamé. Des agents de police étaient déployés le long du parcours de l’aéroport pour éviter tout débordement.
Les anciens responsables de l’opposition et les officiers rebelles sont les premières personnalités attendues en Mauritanie ces prochains jours ou semaines.
Parmi ces personnalités figurent Mohamed Ould Cheikhna et Mohamed Ould Saleck, deux hauts responsables des « Cavaliers du changement », les instigateurs présumés des tentatives de coups d’Etat de 2003 et 2004.
« Il est difficile d’exprimer par des mots la joie que nous ressentons », a confié à IRIN Ould Saleck à l’aéroport de Nouakchott. « Je suis ici pour participer à la reconstruction de notre pays ».
Le colonel Ely Ould Mohammed Vall, chef du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), a décrété le 2 septembre l’amnistie pour toutes les personnes accusés de délits politiques.
Selon M. Val, le CMJD a pris cette décision pour « permettre à ces personnes de participer toute liberté à l’effort de reconstruction du pays ».
Depuis sa prise de pouvoir le mois dernier, lors d’un coup d’Etat sans effusion de sang, le du CMJD a fait libérer plus de 100 prisonniers politiques.
L’un deux, Saleh Ould Hanena, était présent à l’aéroport pour accueillir les camarades dissidents avec lesquels il avait vécu en exil jusqu’à son arrestation lors de son retour clandestin au pays en septembre 2004.
Officier de l’armée, Ould Hanena avait été condamné cette année à la prison à perpétuité pour avoir participé aux tentatives de renversement de Ould Taya en 2003 et 2004.
« C’est une fête et c’est aussi le premier pas vers la concertation » a-t-il déclaré à IRIN. « Nous sommes restés unis malgré l’éloignement ».
Cette occasion était plutôt une réunion et une fête qu’une tribune pour discours politiques. Les rapatriés et les prisonniers qui venaient de retrouver la liberté n’ont fait aucun commentaire sur leurs intentions politiques pendant la période de transition en Mauritanie.
Les Mauritaniens ont également saisi cette occasion pour saluer le coup d’Etat du 3 août qui a mis fin à deux décennies du régime d’Ould Taya qui a échappé à plusieurs tentatives de renversement. La junte s’est engagée à rétablir l’ordre constitutionnel en organisant des élections présidentielles dans les deux prochaines années.
A son arrivée Lundi à Nouakchott, l’ancien dissident Ould Saleck a confié à IRIN : « Le changement a eu lieu. Nous croyons aux engagements pris par le Conseil militaire ».
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