A l’hôpital principal Korle Bu d’Accra, la capitale ghanéenne, les lits étaient vides et le personnel expliquait qu’il avait pour instruction de renvoyer les personnes venues en consultation médicale.
La grève générale décrétée par la GMA (Ghana Medical Association – Association des médecins du Ghana) a largement été suivie dans le pays où les services chargés de l’admission de nouveaux patients étaient fermés.
Les patients admis à l’hôpital avant le déclenchement de la grève ne sont pas concernés par cette mesure.
La GMA a déclenché la grève après l’échéance du 31 août fixée pour le règlement des indemnités des heures supplémentaires impayées depuis le mois de mai. Les grévistes exigent en outre une augmentation de 20,5 pour cent, applicable au salaire de tous les personnels de la fonction publique, cette hausse ayant été approuvée en juin dernier par le gouvernement.
Pour les autorités gouvernementales, cette grève est illégale, en vertu de la loi de 1993 qui interdit tout mouvement de grève dans le secteur de la santé et dans les services vitaux de l’Etat. Et selon le porte-parole du gouvernement, un courrier a été adressé vendredi dernier à la GMA pour l’informer de l’illégalité de leur mouvement social. Mercredi, les négociations ouvertes en vue de mettre fin à ce mouvement social se poursuivaient.
La commission nationale de l’emploi, mise sur pied en 2003 par le président John Kufuor pour améliorer les relations employeur-employé, a également dénoncé cette grève. Le vice-président de la commission, Danso Acheampong, a menacé les médecins d’engager des poursuites judiciaires contre eux, s’ils ne respectaient pas la loi.
La grève du corps médical est le principal sujet de discussion sur les chaînes de radio très écoutées au Ghana. La plupart des gens comprennent que les médecins exigent le remboursement de leurs indemnités, mais ils sont en colère car cette grève peut mettre en danger la vie de personnes innocentes.
Dans la ville de Kumasi, une localité située au centre du Ghana, des chaînes de radio locales ont signalé qu’une vieille femme de 84 ans était décédée après le refus de l’hôpital de Komfo Anokye de la soigner. Les médecins et les autorités médicales de Kumassi n’ont pas confirmé cette information.
Alors que le mouvement de grève est suivi par tous les hôpitaux de la capitale, les médecins du principal hôpital militaire, qui ne sont pas membres de la GMA, sont débordés par le nombre de nouveaux patients venus en consultation.
Dans la capitale, les malades et les blessés ont afflué vers l’hôpital militaire Number 37 et pris d’assaut la salle d’attente des consultations externes. Mercredi, les patients étaient si nombreux qu’ils faisaient la queue sous les arbres et dans les allées de la cour de l’hôpital.
« Nous sommes ici depuis 8 h du matin et n’avons pas encore été reçus par un médecin, » a déclaré dimanche soir un jeune homme angoissé venu accompagner sa femme qui souffrait d’horribles maux de ventre.
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