1. Accueil
  2. East Africa
  3. Somalia

Le Premier ministre ne reconnaît pas l'autorité du nouveau président et refuse de démissionner

[Guinea-Bissau] Former Guinea-Bissau president Joao Bernardo "Nino" Vieira at the last rally of his campaign for the June 20 2005 presidential election in the capital Bissau on June 17. IRIN
Président Joao Bernardo Vieira, selon les résultats provisoires du deuxième tour
Le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior a déclaré qu’il ne reconnaissait pas l’autorité du nouveau président élu, Joao Bernardo Vieira, et qu’il se maintiendrait à la tête du gouvernement, une décision qui amène de nombreux observateurs à s’interroger sur la manière dont se passera la cohabitation politique avec le président.

Ancien chef d’Etat militaire, M. Vieira avait été déclaré nouveau président de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest après avoir remporté le scrutin présidentiel du mois de juillet face à son plus sérieux adversaire, Malam Bacai Sanha, le candidat du parti au pouvoir, le PAIGC, auquel appartient M. Gomes Junior.

Dénonçant les fraudes qui ont émaillé le scrutin, le PAIGC avait introduit un recours en annulation auprès de la Cour suprême de Guinée-Bissau, mais ce recours avait été rejeté le week-end dernier.

« Nous continuerons notre combat par des voies légales », a déclaré M. Gomes Junior au cours d’une conférence. « En ma qualité de président du PAIGC, je ne reconnais pas le général « Nino » Vieira comme président de la Guinée-Bissau ».

Cette déclaration a été faite quelques heures après la publication du communiqué du Conseil de sécurité de l’ONU, exhortant toutes les parties à « accepter la décision finale de la cour... [et] à s’abstenir de tout acte susceptible de menacer les efforts de paix et la stabilité en Guinée-Bissau ».

M. Gomes Junior, qui avait été nommé Premier ministre à la suite des élections législatives de mars 2004, avait traité M. Vieira de « bandit et de mercenaire qui a trahi son peuple », pendant la campagne présidentielle.

Il avait également menacé de démissionner si M. Vieira remportait les élections, mais sous la pression des médiateurs internationaux et des diplomates en poste à Bissau, il s’était ressaisi et avait promis de rester « pour assurer la stabilité politique » dans cette ancienne colonie portugaise.

Mais sa déclaration, faite ce week-end, soulève bien des interrogations sur l’éventualité d’une collaboration avec le nouveau président. Le camp de M. Vieira s’est refusé pour l’instant à faire tout commentaire sur la remarque du Premier ministre.

Lundi dernier, M. Fradique de Menezes, président de Sao Tome, un pays lusophone, s’était rendu en Guinée Bissau pour rencontrer les dirigeants des partis politiques. La situation dans ce pays préoccupe aussi les représentants des Nations unies.

« Je pense que tout le monde est inquiet », a déclaré mardi à IRIN un diplomate de l’ONU en poste à Bissau. « Ces commentaires du Premier ministre ne vont pas faciliter les relations de travail entre ces deux hommes ».

« Nous espérions que la décision de la Cour suprême allait mettre un terme au débat, mais cela n’a pas été le cas », a-t-il ajouté. « Nous voulons croire encore que les perdants accepteront le résultat. Je ne vois pas d’autre solution ».

M. Rui Landim, un des principaux observateurs politiques bissau-guinéens, ne voit qu’une solution : la démission de M. Gomes Junior.

Pour d’autres chroniqueurs politiques, comme Sabino Santos du journal Diario de Bissau, ces deux options sont envisageables. Toutefois, il reconnaît que M. Vieira pourrait aussi décider de former immédiatement un nouveau gouvernement et convoquer de nouvelles élections dans quelques mois.

L’élection présidentielle de cette année était censée marquer le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau après la guerre civile de 1998-1999 qui avait été suivie de plusieurs années d’instabilité politique et de chaos administratif.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join