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La Commission électorale nationale valide la candidature de George Weah

[Liberia] George Weah, a former international football star, is hoping to stand as a candidate in Liberia's presidential elections on 11 October 2005.
UNICEF Goodwill Ambassador George Weah waves to children gathered outside the Monrovia Demonstration El UNICEF
Retired footballer George Weah has been cleared to stand in October elections

Anciens footballeurs, ex-rebelles ou opposants de longue date au régime en place, les 22 candidats à la présidence ont commencé leur campagne ce lundi en vue des élections du 11 octobre, les premières depuis la fin de la guerre civile sanglante qui avait ravagé le Liberia.

Ce week-end, la Commission électorale nationale (CEN) a approuvé la candidature de George Weah, ancien capitaine et entraîneur de l’équipe de football nationale, rejetant ainsi une plainte déposée par ses détracteurs, qui demandaient l’invalidation de sa candidature en raison de sa nationalité.

Les opposants de l’ancien footballeur, premier Africain sacré « Meilleur joueur du monde », avaient exigé sa disqualification, affirmant que M. Weah avait obtenu la nationalité française entre 1989 et 1999, à l’époque où il jouait en France.

Les critiques soulignent l’inexpérience politique de M. Weah. Malgré tout, ce dernier est extrêmement populaire chez les Libériens, et notamment chez les jeunes. La jeunesse libérienne s’est en effet raccrochée à l’ancienne star du foot, dont la success story contraste nettement avec la guerre civile qui a douloureusement marqué leurs jeunes années.

« Les preuves apportées par les plaignants ne suffisent pas à prouver la double nationalité de [...] M. George Weah, ce qui aurait justifié l’inéligibilité de ce dernier à la présidentielle de 2005 », selon la décision de la CEN, dont IRIN a obtenu copie.

George Weah, 38 ans, est aujourd’hui président du Congrès pour le changement démocratique. Il s’est félicité de la décision de la CEN.

« Je suis heureux de la décision rendue par la CEN car les gens qui ont déposé la plainte contre moi ne savaient pas de quoi ils parlaient », a-t-il déclaré à la presse.

Depuis l’accord de paix d’août 2003, qui avait mis fin à 14 années de guerre civile, le Liberia est dirigé par un gouvernement de transition, composé de représentants des principales factions et de la société civile.

Les élections présidentielles et législatives d’octobre doivent marquer le retour à la démocratie au Liberia, un pays d’Afrique de l’Ouest, mettant ainsi un terme à la période de transition. Le peuple libérien est impatient d’entamer ce nouveau chapitre.

« Après nous être battus les uns contre les autres pendant 14 ans, nous sommes heureux de voir arriver ces élections, qui détermineront l’avenir de notre pays. La guerre est bel et bien reléguée au passé », a déclaré Mulbah Kpawilly, un sans-emploi de 30 ans qui vit à Monrovia, la capitale, où des affiches et des autocollants des différents partis politiques commencent à apparaître un peu partout.

Deuxième tentative pour Mme Johnson-Sirleaf

Ellen Johnson-Sirleaf, du Parti de l’unité, est sans doute l’une des plus redoutables adversaires de George Weah. Cette opposante de longue date au régime en place avait terminé loin derrière l’ex-président Charles Taylor lors des dernières élections, qui avaient eu lieu en 1997, pendant une interruption momentanée du conflit.

Ellen Johnson-Sirleaf espère que la deuxième fois sera la bonne

Mme Johnson-Sirleaf avait occupé les fonctions de ministre des Finances au sein du gouvernement du président William Tolbert, dans les années 70. Elle était ensuite devenue responsable régionale du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Afrique, avant de faire un retour sur la scène politique libérienne.

Les alliés de l’ancien président Taylor – qui, s’étant exilé au Nigeria il y a deux ans, fait néanmoins l’objet de nombreuses accusations d’ingérence dans la vie politique libérienne – ont tous pris des chemins différents.

Certains d’entre eux se sont ralliés à Mme Johnson-Sirleaf ou à M. Weah, d’autres ont décidé de faire cavalier seul en vue de la présidentielle, d’autres encore sont restés fidèles au parti de l’ancien président, le Parti national patriotique (NPP).

Le NPP a choisi Roland Massaquoi, ancien ministre de l’Agriculture et haut conseiller de l’ex-président Taylor, pour porter ses couleurs lors de la présidentielle d’octobre. Ce choix a été controversé, certains membres du parti ayant affirmé que M. Taylor aurait passé quelques coups de téléphone pendant la procédure de nomination afin d’influencer les votes.

Charles Brumskine, qui avait occupé pendant un temps les fonctions de président adjoint du sénat sous le régime de Taylor, avant de tomber en disgrâce, se présente sous la bannière du Liberty Party (Parti de la liberté). Nathaniel Barnes, ancien ministre des Finances du gouvernement Taylor, a été choisi quant à lui comme candidat du Liberian Destiny Party (Parti du destin libérien).

Plusieurs chefs de guerre qui avaient combattu contre M. Taylor se sont également portés candidats pour l’élection.

Sekou Conneh est le leader des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), le principal mouvement rebelle libérien, qui, en prenant le contrôle de la capitale en 2003, avait contraint Charles Taylor à l’exil. M. Conneh se présente aujourd’hui sous la bannière du Progress Democratic Party (Parti démocratique pour le progrès), qu’il a créé cette année.

Enfin, Alhaji Kromah, qui dirigeait le Mouvement uni de libération pour la démocratie au Liberia (ULIMO), un groupe rebelle qui avait joué un rôle clé pendant la première moitié de la guerre civile, est également candidat à la présidence. M. Kromah avait terminé troisième lors des élections de 1997.

Trop de candidats ?

Au Liberia, nombreux sont ceux qui se plaignent du nombre de candidats à la présidence. Cette réaction a engendré la création de plusieurs alliances.

Varney Sherman, avocat en droit des affaires et proche de Gyude Bryant, le président libérien par intérim, occupe la fonction de président de la Coalition for the Transformation of Liberia (Coalition pour la transformation du Liberia), qui regroupe quatre partis.

1,3 millions d'électeurs libériens voteront à la présidentielle d'octobre

La commission électorale a annoncé un nombre total de 22 candidats à la présidence et 22 candidats à la vice-présidence.

Selon la commission, 206 autres candidats se disputeront les 30 sièges du Sénat, et 512 tenteront d’obtenir les 64 sièges de la chambre basse du Parlement libérien.

Les représentants de la commission ont déclaré avoir rejeté 17 candidatures – cinq pour l’élection présidentielle, trois pour la vice-présidence et sept pour le Parlement.

« Ces candidatures ont été rejetées pour différents motifs : certains candidats n’ont pas remis leur dossier de candidature, d’autres n’ont pas signé les documents requis, etc. », selon la déclaration de la CEN.

Les campagnes se poursuivront jusqu’au 9 octobre mais les autorités ont interdit toute manifestation publique la semaine dernière, une interdiction qui n’a pas encore été levée.

Diplomates étrangers et Libériens s’inquiètent à l’idée que les perdants du scrutin d’octobre puissent contester la décision des 1,3 millions d’électeurs.

M. Taylor avait pris le pouvoir à la suite des élections de 1997. Beaucoup d’électeurs avaient choisi de voter pour lui de crainte qu’il ne provoque un nouveau conflit. Mais son gouvernement n’ayant pas investi dans la reconstruction du pays, les anciens combattants, sans travail et sans le sou, avaient repris le combat, et en 2000, le pays replongeait de plus belle dans la guerre civile.

« Aujourd’hui, le Liberia n’est pas disposé à élire un ancien chef de guerre. Nous avons déjà connu ça en 1997 », a déclaré un étudiant du nom d’Arthur Paykue.

Cette fois-ci, 15 000 casques bleus ont été déployés sur place. Depuis deux ans, ils aident le Liberia à traverser sa période de transition post-conflit. Les habitants espèrent que cela suffira à dissuader les perdants du scrutin d’octobre d’avoir recours à la violence.

« Ce scrutin, c’est notre avenir », a déclaré Mary Nimely, une marchande d’une cinquantaine d’années. « Qui que soit le vainqueur, nous voulons que tous les perdants travaillent à ses côtés pour faire du Liberia un pays prospère ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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